C’est dans un contexte sensible que le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, a annoncé ce jeudi sa démission.
Le chef du gouvernement provisoire en Tunisie, Ali Larayedh, a présenté sa démission au Président provisoire de la République, Moncef Marzouki. C’est au cours d’une réunion qui s’est tenue ce jeudi matin au Conseil supérieur de la sécurité, au siège de la président à Carthage, que le Premier ministre avait annoncé son intention de démissionner ce jeudi.
« Comme je m’y étais engagé il y a un moment (…) je viens de présenter la démission du gouvernement », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
Sa démission intervient alors que plusieurs régions du pays sont le théâtre de violences depuis 3 jours, provoqué par les nouvelles taxes prévues dans la loi des Finances 2014. Dans les régions de Kasserine, Thala et Tataouine, les manifestations ont dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Ali Larayedh a annoncé ce jeudi dans une déclaration à la chaîne de télévision nationale Watani 1 son intention d’annuler l’article 66 de la Loi des finances 2014 relative aux taxes sur les véhicules de transport.
Une réunion entre Larayedh et le Quartet parrainant le Dialogue national doit avoir lieu dans la journée afin d’organiser les termes de la passation du pouvoir au prochain chef du gouvernement, le ministre sortant de l’Industrie Mehdi Jomâa.
« Le président nommera rapidement le nouveau Premier ministre Mehdi Jomaa et il présentera son nouveau gouvernement dans les prochains jours », a indiqué Ali Larayedh.
Larayedh l’anarchiste
Le député de l’Alliance démocratique Mahmoud Baroudi a indiqué à Kapitalis que le Premier ministre démissionnaire a cherché à « semer l’anarchie partout quelques heures avant son départ ».
« Il a cherché à créer des problèmes avec les médecins, les magistrats, les agriculteurs et avec tout le monde. Il y a des soulèvements dans tout le pays. Et il fait comme s’il n’est pas là. Il se moque royalement du pays », a déclaré Mahmoud Baroudi.
Le député pense sérieusement qu’Ali Larayedh laisse volontairement à son successeur une pile de dossiers difficile à gérer. « Mehdi Jomaâ va, à mon avis, trouver sur son bureau une pile de dossiers difficiles voire impossibles à gérer. Ainsi, les citoyens vont regretter le départ d’Ennahdha, comme ils regrettent aujourd’hui le départ de Ben Ali. En fait, nous payons les fautes de ce dernier qui nous a conduits à cette situation ingérable », a-t-il ajouté.