Affluence décevante à une semaine de la fin de la campagne d’inscription aux élections d’octobre en Tunisie. Six cent soixante quinze mille électeurs sur 7,9 millions étaient inscrits le week-end dernier. Une absence de mobilisation liée à des messages contradictoires de l’instance supérieure indépendante des élections (ISIE) qui ne passe pas dans l’esprit de la population.
Réaction de l’instance supérieure indépendante des élections (ISIE) face à l’échec de la campagne d’inscription électorale en Tunisie. Des communiqués qui suggèrent qu’une inscription « passive » est possible circulent depuis quelques jours. Pourtant cette inscription ne garantit pas l’intégration effective sur les listes. D’autre part, aucun des communiqués qui circulent n’est signé, ni daté, ni tamponné, à l’image de l’avis émanant du consulat général de Tunisie en France (voir document en dessous). Un membre de l’ISIE est bien allé s’expliquer à la radio mais ses déclarations sont restées très vagues.
Afrik.com a rencontré au siège de l’ISIE, M. Monther Bousnina, qui a rejeté la notion d’inscription passive tout en confirmant que l’inscription sur les listes n’était pas une condition sine qua none pour voter. Néanmoins, par mesure de sécurité, il vaut mieux s’inscrire a t-il ajouté. Il a affirmé que les listes seront affichées dans les mairies, et que c’est aux citoyens qui n’auront pas trouvé leurs noms de faire un recours. Le responsable de l’ISIE a refusé la demande d’Afrik.com de donner une preuve écrite de ses déclarations. Afrik.com a également tenu à faire constater à un autre membre de l’ISIE les documents non signés et non tamponnés qui étaient en sa possession.
La confusion règne
La documentation officielle distribuée en début de la campagne d’inscription est en contradiction avec ce qui circule sur l’obligation d’inscription. D’autre part, le site de l’ISIE affiche des informations en contradiction avec ce qui circule sur l’inscription passive. Cette joyeuse pagaille n’inquiète pas outre mesure, mais la confusion règne et des internautes déclarent déjà que ce qui circule est une arnaque. Un peu de clarté s’avère à ce stade plus que nécessaire.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire 14 janvier, le président de l’ISIE, kamel Jandoubi, reste évasif et ne tranche pas. Au sujet de l’inscription sur les listes, il déclare : « ce pas est essentiel pour établir les listes électorales qui seront affichées. Par la suite les délais de recours commencent ». En réponse au journaliste qui lui demande où réside l’intérêt de la campagne d’inscription si les Tunisiens sont automatiquement électeurs, il affirme : « oui tous les Tunisiens sont automatiquement électeurs, sauf la police et l’armée. Mais on peut être électeur et ne pas pouvoir voter, parce qu’on n’a pas choisi son bureau de vote et qu’on ne peut plus changer de bureau dans la même circonscription, et donc son nom ne sera pas sur les listes ».