Tunisie : « Le peuple veut la chute du régime »


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Manifestations en Tunisie
Manifestations en Tunisie

Des centaines de personnes ont à nouveau marché, hier samedi dans le centre de Tunis contre les inégalités et la brutalité policière, et ont scandé « le peuple veut la chute du régime », un chant popularisé lors du printemps arabe.

Des centaines de personnes ont à nouveau marché hier samedi dans le centre de Tunis contre les inégalités et la brutalité policière, au mépris de l’interdiction des manifestations et alors que les forces de sécurité tentaient de bloquer la principale avenue centrale de la ville. Les manifestants ont scandé « le peuple veut la chute du régime », un chant popularisé lors du printemps arabe il y a 10 ans, et brandi des banderoles et des slogans dénonçant la réponse sécuritaire à plus d’une semaine de manifestations et d’affrontements nocturnes, entre jeunes et police, dans les villes de Tunisie.

Les manifestations, 10 ans après qu’une révolte populaire contre le régime autocratique a introduit la démocratie en Tunisie, représentent le plus grand épisode de troubles politiques depuis plusieurs années, la police détenant des centaines de personnes. « Nous ne pouvons pas accepter un état policier en Tunisie 10 ans après la révolution … c’est honteux », a indiqué à Reuters Mahmoud, un jeune employé de café.

Ces nombreuses manifestations nocturnes dans les quartiers pauvres des villes tunisiennes dénoncent le manque d’emplois, la cherté de la vie, le couvre-feu, mais aussi la violence policière. La pandémie de Covid-19 a aggravé une économie déjà désastreuse en Tunisie, où de nombreux jeunes ne cherchent qu’à émigrer en Europe et voient peu d’opportunités chez eux.

Sur l’avenue Habib Bourguiba, la majestueuse artère bordée d’arbres allant de la mer jusqu’à la vieille ville de Tunis, la police a placé des barricades pour empêcher les manifestants de se rassembler. Les manifestants se sont plutôt rassemblés devant le bâtiment de la banque centrale et ont défilé dans la ville, des policiers en civil se déplaçant de chaque côté avec des radios bidirectionnelles.

Le gouvernement a interdit les manifestations, la semaine dernière, dans ce qu’il a indiqué être une tentative de réduire la propagation du Covid-19. Bien que les manifestants aient par la suite réussi à atteindre Habib Bourguiba, un point focal symbolique du soulèvement de 2011, la tentative de fermer l’avenue a accentué l’anxiété du gouvernement face à l’ampleur des manifestations.

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