Crimes, manifestations de l’opposition, menaces terroristes contre des ambassades… rien n’allait plus en Tunisie jusqu’à ce jeudi où cinq blessés avaient été dénombrés lors des violences qui ont éclaté en marge des funérailles des victimes de l’attaque djihadiste. Le dialogue national qui a repris ce vendredi pourrait mettre fin à trois mois de crise qui secoue le pays.
Fin de l’impasse politique en Tunisie ? Alors que devait s’ouvrir mercredi le « dialogue national », celui-ci a été reporté à ce vendredi suite à l’attaque terroriste du 23 octobre qui a fait sept victimes chez les gendarmes, à Sidi Bouzid. Le dialogue entre la troïka au pouvoir, dominée par le parti islamiste Ennahda, et l’opposition a repris ce vendredi. Les violences qui ont éclaté en marge des funérailles des victimes de l’attaque djihadiste et qui avaient fait cinq blessés, jeudi, en Tunisie, avaient jeté le doute sur une possible reprise des négociations. Surtout que le parti islamiste était tenu pour responsable de l’attaque terroriste.
C’est donc dans un climat plus que tendu que le « dialogue national » s’est ouvert ce vendredi. Même si certains s’attendaient à un report du fait des bureaux d’Ennahda au Kef et à Béja (nord-ouest) ont été saccagés. Le dialogue à toutefois repris. Prenant la parole, Houcine Abassi, le secrétaire général du syndicat UGTT et principal médiateur de la crise a confié : « Le monde entier nous regarde et attend qu’on réussisse, et nous avons enregistré un premier succès avec le lancement officiel du dialogue national. Nous allons travailler ensemble pour mettre en œuvre la feuille de route selon le calendrier prévu et nous entendre sur la Constitution». Un début d’espoir pur un retour à la paix dans une Tunisie en proie à la violence depuis trois mois, plus précisément le 25 juillet dernier, après l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi.
Jeudi soir, dans un discours télévisé, Ali Larayedh a réitéré l’engagement du gouvernement à démissionner au profit d’une formation d’indépendants. Il souhaite néanmoins que les autres points de la feuille de route acceptée par Ennahda et l’opposition, soient respectés : élaboration de la nouvelle Constitution, mise en place d’une loi électorale et un calendrier pour les prochains scrutins. « Le gouvernement est déterminé et s’engage à une démission, dans les délais prévus par la feuille de route, mais à condition que toutes les phases s’achèvent aussi les unes après les autres », a-t-il dit.