Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius se rend ce mardi 14 mai en Tunisie. Au menu des discussions, la difficile transition démocratique. Le chef de la diplomatie française doit à cet effet rencontrer le président Moncef Marzouki et son Premier ministre, Ali Larayedh.
Malgré la formation d’un gouvernement apolitique, la Tunisie reste un pays tourmenté. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, se rend ce mardi 14 mai en Tunisie pour ainsi évoquer la difficile transition politique. Au programme : rencontre avec l’exécutif tunisien, à savoir le président Moncef Marzouki et le Premier ministre, Ali Larayedh.
Les tensions persistent en Tunisie entre libéraux et islamistes. « Les deux principales forces au pouvoir – Congrès pour la République (CPR), parti laïc de centre gauche, et Ennahda, parti islamiste conservateur – ne parviennent pas à s’entendre. Les prochaines élections devraient se tenir « au cours du 4e trimestre 2013 », selon les autorités tunisiennes, mais aucune date n’a encore été fixée », indique France 24. A cela s’ajoute la crise sociale que traverse le pays : « Deux ans après la chute de Ben Ali, la Tunisie, plongée dans le marasme social et économique, s’embourbe dans une interminable phase de transition. Une assemblée constituante a bel et bien été désignée en octobre 2011, mais elle n’est toujours pas parvenue à accoucher d’institutions pour le pays », précise le site Internet de la chaîne de télévision française.
Laurent Fabius se rend donc dans une Tunisie sous tension. Les salafistes ne voient pas d’un bon œil l’ingérence française dans les affaires internes tunisiennes. D’où le communiqué du ministère français des Affaires étrangères qui signale que le chef de la diplomatie française a prévu de « souligner […] le nécessaire esprit de responsabilité qui doit prévaloir entre toutes les parties tunisiennes, afin que la transition soit menée à son terme de manière pacifique et démocratique ».
Les salafistes : ennemis de la transition démocratique ?
Les affrontements entre forces de l’ordre et salafistes se poursuivent en Tunisie. Samedi, des heurts ont opposé la police tunisienne à un groupe de salafistes, à Sidi Hassine Sijoumi, dans le sud-ouest de Tunis. Ces derniers tentaient d’installer, sans autorisation, des tentes de prédication et de fatwas religieux. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui a elle répliqué par des cocktails Molotov.
Pas plus tard que jeudi 9 mai, une source sécuritaire a annoncé que la police tunisienne des frontières a procédé à l’arrestation d’un ressortissant malien du côté de Feriana (gouvernorat de Kasserine). A en croire cette source, le Malien avait sur lui des tracts appelant au jihad et avait essayé d’entrer sur le territoire tunisien à travers le point de passage frontalier de Bouchebka. Par ailleurs, dans un communiqué publié le même jour sur sa page Facebook, le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé l’arrestation d’un ressortissant libyen à Ben Guerdane. Ce dernier avait en sa possession une quantité d’explosifs qu’elle tentait de faire pénétrer en Tunisie.
C’est pour ces raisons que Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennadha, déclare la guerre au terrorisme. « Nous sommes en état de guerre avec les extrémistes ! », a déclaré jeudi 9 mai à la presse, Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennadha. Il est particulièrement remonté contre les terroristes car une quinzaine de soldats et gendarmes tunisiens ont été blessés par des mines pendant les opérations de ratissage à l’Ouest de la Tunisie, sur le Mont Chaambi. Selon lui, « la guerre contre le terrorisme, c’est la guerre pour le développement », appelant les politiques tunisiens à se rassembler pour se battre « contre cet ennemi commun ».
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius se rend donc en Tunisie pour discuter des moyens à mettre en place pour assurer une transition démocratique apaisée. « Nous souhaitons que tous ceux qui ont lutté pour la dignité et les libertés se retrouvent pleinement dans l’évolution en cours », a-t-il assuré le mercredi 8 mai à JeuneAfrique. Hormis sa rencontre avec l’exécutif tunisien, le chef de la diplomatie française doit en outre s’entretenir avec le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar.