Mohamed al Aouadi, considéré comme le numéro de l’organisation terroriste Ansar al-charia, a été arrêté ce lundi par la police tunisienne au cour d’une opération dans la capitale Tunis.
C’est un gros poisson que la police tunisienne a capturé dans ses filets. Au cours d’une opération menée dans la capitale Tunis, elle a arrêté Mohamed al Aouadi, considéré comme le numéro de l’organisation terroriste Ansar al-charia, et un autre leader du groupe, selon un responsable du ministère de l’Intérieur, rapportent les médias locaux tunisiens. Au cours de cette opération, deux militants du groupe ont également été tués. Mohamed al Aouadi est considéré comme une forte tête du groupe terroriste derrière le numéro un, Saifallah Benahssine, alias Abou Iyadh, un vétéran d’al-Qaida en Afghanistan, recherché par les autorités pour avoir commandité l’attaque contre l’ambassade des États-Unis à Tunis en 2012.
Insécurité
Ansar al-Charia a été classée il y a deux semaines sur la liste des organisations terroristes par le gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda. Une mesure prise suite aux assassinats successifs des deux opposant de gauche Mohammed Brahmi et Chokri Belaid. Le gouvernement est pointé du doigt par l’opposition, qui dénonce sa responsabilité dans les meurtres des deux figures emblématiques de gauche. Cette dernière qui a manifesté à plusieurs reprises dans les rues de Tunis pour réclamer sa démission estime que le gouvernement est laxiste face à la montée de l’insécurité engendrée par les groupuscules extrémistes.
La Tunisie est toujours troublée par les assassinats de Mohammed Brahmi et Chokri Belaid. La preuve samedi, des milliers de Tunisiens sont descendus dans les rues de Tunis pour marquer le 40ème jour de la mort de l’opposant Brahmi. « Le sang a coulé, plus de légitimité pour Ennahda », « Brahmi martyr, sur tes pas nous marcherons », « A bas les oppresseurs du peuple, à bas la bande des Frères (référence aux Frères musulmans d’Egypte) », ont scandé les protestataires. Signe que le pays n’a toujours pas retrouvé ses marques depuis la chute de Ben Ali, évincé du pouvoir suite au soulèvement populaire de janvier 2011 contre son régime.