Tunisie : le patronat s’oppose à l’augmentation du SMIG


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Le patronat tunisien est en colère suite à l’annonce, par le gouvernement, de l’augmentation du SMIG à hauteur de 11%.

Après le Maroc, c’est au tour de la Tunisie de voir son organisation patronale exprimer sa colère suite à l’annonce, dimanche, par le ministre tunisien des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbai, de l’augmentation du SMIG de l’ordre de 11%. La deuxième organisation du pays, la CONECT a indiqué, lundi, à travers un communiqué, « sa grande déception quant à l’exclusion que continuent à subir des organisations syndicales patronales et ouvrières ». La CONECT a exprimé sa frustration à l’idée de ne pas avoir été consultée avant la prise d’une telle décision.

Selon la CONECT, « l’approche prix-salaires ne peut constituer la solution à la situation difficile que vit le pays… Le risque d’arrêt de l’activité de nombreuses entreprises et de pertes de milliers d’emplois ne pouvant que s’aggraver », estime l’organisation patronale. « Les augmentations sensibles et non étudiées de salaires ne peuvent qu’entraîner le déclenchement de la spirale inflation – salaires gravement dangereuse, tant pour les salariés que pour les entreprises et tout le pays », complète l’organisation, dans son communiqué. Et d’ajouter : « L’approche ne peut être que globale, responsable et inclusive, touchant à tous les volets relatifs aux prix, aux salaires, aux coûts de production, à la productivité, à la logistique, aux procédures administratives et à l’environnement des affaires dans le pays ».

Appel à réviser l’augmentation du SMIG

C’est ainsi que la CONECT a voulu attirer l’attention du gouvernement de Mehdi Jomâa. L’organisation met en garde contre « les risques de l’approche adoptée » et appelle le gouvernement à organiser une nouvelle rencontre avec la présence, cette fois-ci, de l’ensemble des parties concernées, et ce, « sans exclusion ni marginalisation aucune, afin d’assurer l’adéquation, l’adaptation et l’efficience des mesures et des actions à entreprendre ».

Début mai, dans la même région, c’était le gouvernement d’Abdelilah Benkirane qui s’attirait les foudres du patronat marocain, suite à l’annonce , le 1er mai, de l’augmentation du SMIG à hauteur de 10%. La Confédération générale des entreprises marocaines (CGEP), s’était, dès le lendemain, fendue d’un communiqué dans lequel elle fustigeait cette initiative. « Une telle hausse, appliquée sans contreparties, viendra éroder davantage la compétitivité de l’industrie marocaine et ne manquera pas d’avoir un impact sur l’emploi industriel », mettait alors en garde la CGEP. A noter que bien avant l’annonce de l’augmentation du SMIG au Maroc, celui-ci était déjà le plus élevé du continent africain.

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