En Tunisie, un étudiant de 22 ans a été condamné ce mardi à un an de prison ferme pour homosexualité. Une condamnation qu’a du mal à digérer l’association de défense des minorités sexuelles tunisiennes, qui dénonce le » procès du test de la honte ».
Indignation en Tunisie. Et pour cause, un jeune Tunisien a été condamné ce mardi en première instance à un an de prison ferme pour homosexualité. L’association de défense des minorités sexuelles du pays (Damj) se dit sous le choc et dénonce un « procès du test de la honte ».
Pour le Damj, « cette décision rappelle que l’homosexualité est toujours un crime en Tunisie, cette décision va à l’encontre du respect de la vie privée ». Le jeune Tunisien a été appelé conne témoin dans une affaire par le commissariat de sa ville. Sur place, il a été arrêté pour homosexualité avant d’être amené à l’hôpital pour qu’un médecin effectue un test anal.
Réaliser un tel test permet aux autorités d’avoir une preuve de pratique de la sodomie. Pour réaliser ce test, les policiers ont menacé le jeune homme et l’ont frappé. « Ce test est une pratique surréaliste dans la Tunisie d’aujourd’hui », estime l’association Shams qui a publié le 15 septembre dernier le texte d’un blogueur, ancien diplomate, contre la pratique de ces tests et contre l’article 230 du Code pénal, qui incrimine l’homosexualité.
Campagne contre le test anal via Facebook
L’association Shams qui lutte contre l’homophobie a lancé une campagne sur Facebook prénommée « Test de la honte, jusqu’à quand ?». A travers cette campagne, l’association souhaite apporter son soutien au jeune tunisien condamné mais surtout mettre un terme à la pratique du test anal qui pour l’association est contraire à la Constitution et son article 23 portant sur l’intégrité physique.
Des insultes sur Internet
La campagne n’a pas été du goût de tous précise Bayram, membre du bureau exécutif de l’association Shams : « Certains internautes nous insultent, nous menacent, d’autres citent des versets du Coran comme pour nous dirent que Dieu nous punira de ses flammes éternelles ».
La campagne lancée par Shams sur Facebook doit durer deux mois. « Nous ne connaissons pas encore l’issue finale du procès du jeune homme. Nous pensons qu’entre la 1re instance et l’appel, c’est le temps nécessaire », a précisé l’association.