Il y a un an, jour pour jour, le secrétaire général para ailleurs porte-parole du Mouvement des patriotes démocrates Chokri Belaïd, était assassiné. Aujourd’hui, une nouvelle page politique s’est ouverte en Tunisie.
La Tunisie commémore, ce jeudi, le premier anniversaire de l’opposant Chokri Belaïd. Premier assassinat politique de l’histoire moderne de la Tunisie, son décès a marqué un tournant politique majeur. Après de longs mois de manifestations et de discordes politiques, le pays s’accorde une trêve, après la nomination d’un nouveau gouvernement et l’adoption d’une nouvelle Constitution.
La situation politique en Tunisie laissait pourtant présager, au lendemain de la mort du leader nationaliste de gauche Mohamed Brahmi, tué le 25 juillet 2013, l’extension d’une affliction. La raison a fini par l’emporter sur le bras-de-fer entre les islamistes d’Ennahda et l’opposition tunisienne.
Tenace, la société civile, qui n’a eu cesse de se mobiliser pour surmonter cette transition démocratique, est bien évidemment elle aussi responsable d’un tel chamboulement politique. Et même si beaucoup jugent mauvais le choix de nommer Mehdi Jomâa Premier ministre, il existe désormais un gouvernement de compétences nationales apolitiques, dit les technocrates. D’ailleurs, ce gouvernement apolitique aurait pu voir le jour dès le lendemain de la mort de Belaïd, lorsque l’ex-Premier ministre islamiste Hamadi Jebali annonçait la dissolution du gouvernement et la formation d’un gouvernement d’indépendants. Mais désavoué par parti, il démissionne.
Le combat de Belaïd célébré
L’association « Chokri Belaïd pour l’art et la création » a rendu hommage au disparu, dimanche dernier, au cinéma Le Mondial, à Tunis, ainsi qu’aux artistes et créateurs qui ont lutté contre « le contrôle policier et religieux » à travers leur art.
Un an après, les valeurs farouchement défendues par Chokri Belaïd semblent s’installer de manière solide : liberté de conscience et de création, d’information et de recherche… Il reste néanmoins beaucoup à faire dans le cadre de la liberté d’expression. On garde en mémoire la série de procès contre ces artistes tunisiens pourtant libres d’exprimer leurs idées.
Mardi, l’offensive anti-terroriste qui a permis de neutraliser mortellement l’assassin présumé de Chokri Belaïd a de nouveau agité la conscience collective. Même si beaucoup ont incombé à Ennahda la responsabilité morale et politique du meurtre de Belaïd, la famille attend toujours que toute la lumière soit faite sur ce drame…