Ce lundi 12 août pourra être décisif pour l’avenir de la Tunisie qui traverse une crise politique qui peut être lourde de conséquence. Afin de trouver une solution à cette situation délétère, Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste tunisien au pouvoir, va rencontrer le patron du syndicat UGTT. Ce sera en présence du président de la Constituante.
Les Tunisiens pourraient connaître le bout du tunnel si la rencontre de ce lundi donnait les résultats escomptés. En effet, Rached Ghannouchi a décidé de rencontrer l’UGTT, en présence du président de l’Assemblée nationale constituante, dans le but de trouver une solution à la crise socio-économique tunisienne.
Le départ d’Ennahda réclamé
Depuis l’assassinat du député de l’opposition, Mohamed Brahmi, le 25 juillet dernier, la Tunisie est plongée dans une profonde crise politique. Les tentatives du gouvernement de calmer le jeu, notamment en attribuant le meurtre à des groupe islamistes, sont de loin suffisantes pour convaincre les populations, notamment les partisans de l’opposition qui voient en ce ou disons ces meurtres, la main d’Ennahda. Le 6 février 2013, donc six mois auparavant, un autre opposant du nom de Chokri Bélaïd se faisait lui aussi abattre. Tout comme Mohamed Brahmi, Bélaïd avait été criblé de balles. Deux meurtres d’opposants en six mois d’intervalle, ce que les Tunisiens ne peuvent admettre. Et ils sont dans la rue pour demander le départ d’Ennahda qu’ils prennent pour être derrière ces assassinats.
L’ANC décide de geler ses travaux
L’annonce du gèle de ses travaux, la semaine dernière, par le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, était perçue comme un début de solution. Le président de la Constituante demandait en effet à ce que les parties s’asseyent autour d’une table de négociations. Et c’est ce qui commencera à se faire ce lundi. Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahda, parti islamiste au pouvoir, doit rencontrer Houcine Abassi, le chef de l’UGTT, syndicat tunisien qui compte dans ses rangs plus de 500 mille membres. Reste à savoir si les revendications de l’UGTT vont être satisfaites, sachant que cette centrale syndicale réclame la démission du gouvernement.
Grève de la faim devant l’ANC
L’on apprend que cinq militants du mouvement Tamarod (rébellion), organisation apolitique et calquée sur le modèle égyptien, observaient une grève de la faim devant l’Assemblée nationale constituante pour contraindre le gouvernement à la démission. La coalition d’opposition a exclu samedi toute négociation avec Ennahda tant qu’un nouveau gouvernement n’était pas en place. Elle réclame aussi la dissolution de la Constituante et compte proposer la semaine prochaine une Assemblée composée d’indépendants.
Des centaines de partisans de l’opposition continuent de manifester toutes les nuits devant l’Assemblée nationale constituante. Ils réclament la démission du gouvernement. L’on espère en Tunisie que Mustapha Ben Jaafar puisse mettre l’opposition autour d’une table avec Ennaahda, comme cela va se faire ce lundi avec l’UGTT. Pendant ce temps, un nouveau grand rassemblement est prévu le 13 août.