Tunisie : deux ans après, « le gouvernement passe un accord avec Ben Ali »


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Le peuple tunisien célèbre ce lundi le deuxième anniversaire du départ de Zine el Abidine Ben Ali. La troïka, dominée par les islamistes d’Ennahda, ne semble plus faire la majorité. Pour exprimer leur colère, des milliers de personnes manifestent en ce moment même à Tunis.

Des milliers de Tunisiens, « Au moins 50 000 personnes », se sont rassemblés tôt ce matin devant le théâtre de Tunis. Cette manifestation, à l’initiative de dix activistes apolitiques membres de la page Facebook Le14Janvier.com vise à faire pression sur le gouvernement actuel pour l’obliger à effectuer une purge politique et à redresser la situation économique et sociale du pays. « On se sent berné par le gouvernement actuel. Mais rien n’est fini », prévient Nejib Belal, membre du groupe. « Les Tunisiens sont décidés à mettre un terme à cette mauvaise gouvernance. Un accord a carrément été passé entre le gouvernement et l’ancien dirigeant Zine el Abidine Ben Ali, affirme Nejib Belal. Cet accord permet à la famille de Ben Ali de vivre en paix en Tunisie, sans être inquiétée par la justice. De plus, les anciens membres du RcD (ancien parti de Ben Ali) sont toujours en activité et c’est inacceptable ! », fustige le jeune activiste. Le groupe est également venu défendre les libertés individuelles et la liberté d’expression.

La commémoration des deux ans du soulèvement populaire en Tunisie a lieu dans une ambiance morose. Alors que la fuite du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, avait donné de nombreux espoirs aux Tunisiens, ils sont aujourd’hui noyés dans un cafouillage politique. La coalition au pouvoir depuis les dernières élections d’octobre 2011, composée d’Ennahda, sortie majoritaire du scrutin, et des partis laïcs Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR), est désormais contestée par une grande majorité du peuple.

Les membres d’Ennahda avaient fait du chômage leur cheval de bataille pendant la campagne en promettant de créer 400 000 emplois s’ils étaient élus. Or, selon les chiffres publiés par l’INS, le taux de chômage s’est accru. En février 2011, on comptait 187 442 demandeurs d’emploi. Un an après, au premier trimestre 2012, on enregistrait 709 700 demandeurs d’emplois sur l’ensemble de la population active. La Tunisie vit une crise sociale sans précédent. De plus, les observateurs prévoient une année noire pour la Tunisie avec une baisse des exportations.

Pour en savoir plus, lire le dossier sur les deux ans de la Tunisie depuis le départ de Ben Ali : La Tunisie frôle-t-elle une nouvelle révolution ?

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