Dans l’est de la Tunisie, à Hergla, des islamistes ont attaqué un commissariat de police jeudi 10 avril au soir. Les policiers ont riposté avec du gaz lacrymogène et tirs de sommation afin d’éloigner les assaillants. Les forces de l’ordre ont fait de nombreux blessés et tué une personne âgée de 23 ans.
Ces islamistes s’étaient rassemblés devant le commissariat de police, à Hergla (Gouvernorat de Sousse), pour protester contre l’arrestation de leurs camarades ayant auparavant agressé des vendeurs d’alcool, assurent certains policiers et témoins sur les lieux. Une photo publiée sur des sites salafistes montre un jeune homme tué d’une balle dans la poitrine.
Ces derniers mois, des centaines de militants salafistes ont multiplié les manifestations voire les attaques à l’encontre des marchands de vin dans de nombreuses villes tunisiennes. Face à cette montée de la violence et de l’ordre moral en Tunisie, les laïcs dénoncent les agissements des islamistes. Ils considèrent également que cette mouvance islamiste est à l’image d’une police religieuse et représente un réel danger pour les citoyens. Et une menace pour l’État.
En effet, ce groupe d’individus a brûlé une école mercredi après avoir agressé son directeur qui refusait d’y intégrer une adolescente voilée. Aussi, des concerts et des spectacles ont été annulés dans l’ensemble de la Tunisie, l’année dernière, parce que les salafistes jugeaient ces représentations non conformes aux principes mêmes de l’islam.
Les islamistes salafistes sont, par ailleurs, soupçonnés par la société civile et par la police d’avoir commandité le meurtre de Chokri Belaïd, la figure de l’opposition tunisienne, le 6 février dernier.