Accusé de corruption par le parti Ennahda, le Premier ministre tunisien, Elyes Fakhfakh, a présenté sa démission ce mercredi 15 juillet ; ce qui ne l’a pas empêché d’avoir limogé plusieurs ministres.
Le Premier ministre tunisien, Elyes Fakhfakh, n’aura pas tenu longtemps au bras de fer qui l’a opposé au parti Ennahda, qui le soupçonne pour corruption. Selon des sources officielles qui ont requis l’anonymat, le chef du gouvernement tunisien a présenté sa démission, mercredi 15 juillet. Le Président Kais Saied a désormais 10 jours pour désigner un nouveau Premier ministre.
Elyes Fakhfakh, qui a été désigné pour diriger le gouvernement de coalition, en février dernier, fait l’objet d’une enquête. L’ex-Premier ministre est soupçonné d »être impliqué dans une sordide affaire de conflit d’intérêts. Entre autres griefs retenus contre lui, le fait de ne pas avoir cédé la gestion de ses parts dans une entreprise d’assainissement.
Les soupçons sont d’autant plus fondés que, durant ces derniers mois, l’entreprise a remporté des marchés publics. Occasion en or saisie par le parti Ennahda pour exercer une forte pression pour un changement de gouvernement, en raison des soupçons de corruption pesant sur Elyes Fakhfakh.
A noter qu’Ennahda, qui compte six membres au sein du défunt gouvernement, n’a cessé de protester contre ce qu’il appelle une marginalisation au sein de l’Exécutif tunisien. Poussé donc à la démission, Elyes Fakhfakh a pris le soin de limoger des ministres, notamment ceux du Transport, de la Santé, de l’Equipement, de la Jeunesse et du Sport, des Affaires locales, ainsi que de l’Enseignement supérieur.
Un remaniement éclair qui a constaté l’entrée dans le gouvernement de Habib Kchaou (Santé), Fadhel Kraïem (Transport), Ghazi Chaouachi (Equipement), Asma Shiri (Jeunesse et Sport), Chokri Belhassen (Affaires locales) et Lobna Jribi (Enseignement supérieur). Il appartient désormais au chef de l’Etat de désigner un nouveau Premier ministre dans un délai de 10 jours.