Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Mouldi Jendoubi, a démenti lundi tout accord portant sur le nom du prochain Premier ministre. Aucun compromis ni réunion secrète sur le nom d’un prochain Premier ministre donc ? Certains peinent à le croire.
Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), est formel. Il n’y aurait eu aucun accord passé entre le quartet qui chaperonne la médiation politique en Tunisie sur le nom du futur chef du gouvernement. D’après les déclarations du responsable syndicale faites à la TAP, les parrains du dialogue national entendent seulement organiser une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC). L’objectif est, selon Mouldi Jendoubi, d’examiner les moyens à mettre en œuvre pour limiter les difficultés que rencontrent l’Instance supérieur pour les élections (ISIE) dans l’élaboration du code électoral et à la finalisation de la Constitution.
Selon le responsable de l’UGTT le quartet s’active auprès des partis politiques au pouvoir et de l’opposition afin de remettre en route le Dialogue national interrompu faute de consensus sur le nom du prochain Premier ministre. Le vice-président de l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), dont l’organisation fait elle aussi partie du quartet de médiation, la réunion du groupe de médiation s’est focalisée sur le règlement intérieur de l’ANC.
Un quartet qui agit par intérêt ?
Aucun compromis ni réunion secrète sur le nom d’un prochain Premier ministre donc ? Certains peinent à le croire. Le quartet avaient donné, au gouvernement et à l’opposition, jusqu’au lundi 18 novembre pour s’entendre sur un nom. Un ultimatum dissimulé, selon certains médias tunisiens. Là aussi, l’UGTT assurait qu’il ne s’agissait pas d’un ultimatum, mais d’un simple appel à la réflexion. Pourtant, le collectif de médiation entendait proposer d’autres personnalités pour occuper le poste de Premier ministre, afin d’élargir le débat. Suite à cet échec, certains observateurs affirmaient qu’il était possible que la médiation envisage de choisir elle-même le prochain chef du gouvernement tunisien, ou qu’elle propose une liste. C’est ce qui a d’ailleurs bien failli se produire il y a trois semaines.
Entre un gouvernement critiqué pour sa manière de diriger le pays, une opposition soucieuse de reprendre le pouvoir en main et un groupe de médiation soupçonné de comploter, le peuple tunisien, lui, s’impatiente. La feuille de route proposé par le quartet et acceptée par les deux parties, majorité et opposition, est, à ce jour, restée lettre morte.
En trois semaines, aucune personnalité indépendante n’a fait l’unanimité pour occuper la précieuse place de chef de gouvernement ? En réalité, il est difficile de le savoir, car en coulisse les parties se renvoient mutuellement la balle et chacune rejette sur l’autre la faute du blocage. Mais dans tout ce cafouillage politico-électoral, qu’en est-il du peuple ? Et vu de l’étranger, la presse s’interroge sur le rôle à jouer (ou non assuré) par le président de la République tunisienne, Moncef Marzouki.