Le nouveau Premier ministre tunisien, Ali Laârayedh ne fait pas l’unanimité. D’après un sondage TBC, 59% des Tunisiens n’ont pas confiance en la capacité du nouveau chef du gouvernement pour redresser le pays.
Le choix d’Ennahda ne convainc pas. Un sondage réalisé par Tunisie Sondage, de TBC Partner, révèle que 47% des Tunisiens estime que la nomination d’Ali Laârayedh, ex-ministre de l’Intérieur, à la tête du gouvernement ne résoudra pas les problèmes intérieurs de la Tunisie. Ils s’attendent au contraire à une dégradation de la situation du pays. Seuls 33% d’entre eux sont optimistes et pensent que la situation s’améliorera, 18% voit en Laârayedh une continuité de la politique Jebali et 2% ne se prononce pas. Sur la confiance accordée au nouveau Premier ministre, 59% des répondants (1380 individus) n’ont pas confiance en la capacité du nouveau chef du gouvernement pour redresser la situation ; 34% lui fait confiance et 8% ne se prononce pas.
Le nouveau chef du gouvernement, Ali Laârayedh, ancien ministre de l’Intérieur, n’a toujours pas annoncé la composition de son nouveau gouvernement. Mais les observateurs sont convaincus que les mêmes acteurs politiques seront maintenus au gouvernement. Dans les couloirs de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), La troïka doit s’élargir au profit du groupe Wafa, dirigé par Abderraouf Ayadi, et du bloc Liberté et dignité, mené par Mohamed Tahar Iléhi.
Peu de changements
Abderraouf Ayadi est un ancien CPR, parti du président Moncef Marzouki. Son parti, Wafa, est resté, même après la scission avec le CPR, un allié du parti islamiste Ennahda à l’ANC. Le bloc Liberté et dignité a quant à lui toujours voté avec le gouvernement Jebali, même de façon plus disciplinée que les alliés actuels d’Ennahda, le CPR et Ettakatol. En cas d’entrée de Wafa et de Liberté et dignité au sein de la coalition gouvernemental, les changements ne seront pas tant marqués que cela.
Par ailleurs, selon le président du groupe parlementaire d’Ennahda à l’ANC, Sahbi Attique, « certains portefeuilles ne seront pas touchés lors de la constitution du nouveau gouvernement de Ali Laârayedh », rapporte El Watan. Il s’agirait du ministère de la Défense, de la Santé, des Affaires sociales, de l’Agriculture, des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle, de l’Enseignement supérieur, de la Femme ainsi que de la Formation professionnelles et de l’emploi.
Toutefois, le ministère des Affaires étrangères et de la Justice devraient atterrir aux mains de technocrates. Pour la Justice, Samir Annabi, le président de l’instance nationale de la lutte contre la corruption, est pressenti. Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères sous Jebali, a exprimé le désir de conserver son poste.
Le ministère de l’Intérieur fait l’objet de toutes les tractations. Ennahda refuse de lâcher les rênes de ce qui est l’épicentre de la politique tunisienne. Des sources du parti ont explicitement déclaré que « l’Intérieur ne sera lâché que si le parti républicain de Néjib Chebbi entre dans la coalition gouvernante ». Dans le cas contraire, les islamistes veulent garder le contrôle du principal organe politique du pays au détriment d’Ettakatol et du CPR. Et pour la diriger, deux noms circulent : Noureddine Bhiri, actuel ministre de la Justice, Houcine Jaziri, actuel secrétaire d’Etat à l’Emigration.