Une semaine après l’attentat terroriste sur une plage de l’hôtel Riu Imperial Marhaba de Port el-Kantaoui, à Sousse, ville située à 143 km de Tunis, l’enquête révèle l’itinéraire de Seiffedine Rezgui, auteur du carnage qui a fait 39 morts, avec à l’appui d’autres détails sur les circonstances de la tragédie.
Après avoir dissimulé sa kalachnikov, une arme d’assaut, dans un parasol pour passer inaperçu, Seiffedine Rezgui, étudiant qui était jusque-là inconnu des services de renseignements tunisiens, avait tiré sur des personnes en vacances à l’hôtel Impérial Marhaba, à port El kantaoui, tuant 39 d’entre elles dont des Tunisiens, des Britanniques, des Allemands, des Norvégiens et Belges.
Mail Online, un journal britannique revient sur les événements et livre des informations sur le terroriste.
La Libye : lieu de l’entraînement
« C’est à Sabratha, région libyenne à l’ouest de Tripoli, que Seiffedine était allé prendre attache avec les groupes islamistes et apprendre le maniement des armes », témoigne Rafik Chelly, secrétaire d’Etat chargé de la sûreté nationale. « Il s’avère qu’il est allé en Libye de manière illégale. Il a été formé (au maniement des armes) à Sabratha ».
Cette attaque revendiquée par l’EI est la deuxième qui intervient sur le sol tunisien, après celle qui a coûté la vie à 21 touristes et un agent de la police et fait 47 blessés au musée du Bardo, oeuvre de deux individus qui ont surgi pour ouvrir le feu.
Un lien entre Seiffedine et les auteurs de l’attentat du Bardo ?
Le secrétaire d’Etat chargé de la sûreté nationale, Rafik Chelly, établit un lien entre Seiffedine et les deux auteurs de l’attentat meurtrier du musée du Bardo. Ils étaient tous, à la même période, en Libye.
Les rescapés témoignent
Le journal Mail Online rapporte également que Seiffedine Rezgui a agi après avoir consommé de la cocaïne retrouvée dans son corps lors des examens d’autopsie réalisés par des médecins légistes tunisiens. Par ailleurs, la police tunisienne soutient que le terroriste disposait d’une bombe au moment où il menait ses actions macabres. Il n’a pas pu la faire détoner. Ce qui a évité de justesse un bilan beaucoup plus lourd ce jour-là. L’engin a été découvert après qu’il ait été tué par les forces de l’ordre tunisiennes. Il prenait des photos de ses victimes au fur et à mesure qu’il les tuait. « Il riait beaucoup », selon d’autres témoins interrogés par le journal anglais.
Agé de 23 ans et originaire de la localité de Gafour, gouvernorat de Siliana, Seiffedine Rezgui, étudiait à l’Institut supérieur des études technologiques de Kairouan où il était en master professionnel. Son père, encore sous le choc, était effondré par l’annonce de ce carnage attribué à son fils. De même que l’oncle du tueur, qui se demande « comment s’est-il entraîné ? »
Livrée à elle-même depuis la chute de Khadafi, en 2011, la Libye est aussi devenue une poudrière où viennent s’approvisionner en armes et munitions des groupes terroristes.
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