Une enquête criminelle va être mise en place afin de déterminer la responsabilité de la police sud-africaine dans le massacre lors de la grève des mineurs de Marikana. Le Président Jacob Zuma a présenté, ce jeudi, les principaux axes du rapport de l’enquête.
Près de trois ans après le massacre de Marikana en Afrique du Sud, la commission d’enquête charge la police sud-africaine, dans un rapport. Par ailleurs, le Président Jacob Zuma a présenté, ce jeudi, les grandes lignes du rapport de l’enquête commanditée au lendemain du massacre. A ce jour, aucun membre de la police n’a été jugé, ni sanctionné.
Pour la commission d’enquête, qui pointe du doigt l’action des forces de l’ordre le jour du massacre, la police fera l’objet d’une enquête criminelle. « L’opération du 16 août n’aurait jamais dû avoir lieu car son plan d’action était défectueux ». Le Président sud-africain incrimine lui aussi la police en précisant que « la commission a également conclu que l’opération de police aurait dû être arrêtée dès les premiers tirs, sur le premier lieu. Il y a eu un manque total de contrôle et de commandement de la police sur le second lieu du drame ».
La commission d’enquête pointe également du doigt la direction de la police pour rétention d’informations durant l’enquête. Le rapport n’épargne pas non plus la firme britannique Lonmin qui exploite la mine, précisant qu’« elle n’aurait pas dû encourager les non grévistes à se rendre au travail, car elle n’était pas en mesure de garantir leur sécurité durant la grève ».
L’actuel Vice-président sud-africain, qui était membre du conseil d’administration au moment du drame, a été exonéré par la commission. Le parti de l’opposition Alliance démocratique a regretté l’absence de mécanismes d’indemnités pour les familles des victimes.
Le 16 août 2012, 34 mineurs grévistes ont été abattus à Marikana. La police avait tiré à balles réelles sur ces mineurs grévistes devant des journalistes. Certains mineurs, en tentant de fuir ont été blessés. Les images de ce massacre ont fait le tour du monde et ému la communauté internationale.