Le 19e Sommet de la Francophonie, qui se tenait à Paris, a pris fin dans un climat de tensions diplomatiques inattendues. Alors que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) célébrait l’adhésion de nouveaux membres, la sortie prématurée du président congolais Félix Tshisekedi a suscité des interrogations. Une décision qui illustre non seulement le mécontentement grandissant de la RDC vis-à-vis de la France et du Rwanda, mais aussi une crise en RDC qui continue d’influer sur la scène internationale.
Retour sur cet incident qui pourrait marquer un tournant dans les relations entre ces acteurs majeurs de la Francophonie.
Une absence remarquée lors du huis clos
Alors que les chefs d’État de la Francophonie se retrouvaient à huis clos pour aborder diverses crises internationales, Félix Tshisekedi a décidé de bouder cette session cruciale. Ce geste symbolique est intervenu après que le président français Emmanuel Macron, dans son discours d’ouverture, a omis de mentionner la crise persistante dans l’est de la RDC. Une omission qui a irrité la délégation congolaise, convaincue que la France néglige la gravité de la situation à l’est du pays.
Macron sous pression : un discours incomplet
Le discours du président Macron a résonné comme une fausse note pour Kinshasa. Alors qu’il évoquait les conflits en Ukraine, Gaza et au Liban, il n’a pas fait mention du conflit dans l’est de la RDC, un point sensible pour le gouvernement congolais. Emmanuel Macron a tenté de rectifier la situation en conférence de presse, affirmant que son discours n’était pas exhaustif et qu’il n’y avait « aucun double standard » dans la diplomatie française. Mais le mal était fait. À Kinshasa, ce silence a été perçu comme une nouvelle preuve du soutien tacite de la France au Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23.
Des relations déjà fragiles entre Kinshasa et Kigali
Les tensions entre la RDC et le Rwanda ne sont pas nouvelles. Depuis la résurgence du M23 en 2021, Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement cette rébellion. Une situation qui a compliqué les relations au sein de l’OIF, dirigée par Louise Mushikiwabo, ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda. Cette proximité entre l’OIF et Kigali a régulièrement irrité Kinshasa, au point que la RDC envisage de quitter l’organisation. Les récents événements à Paris pourraient bien précipiter cette décision.
L’échec des tentatives de médiation
En marge du sommet, Emmanuel Macron a tenté de jouer les médiateurs entre Tshisekedi et Paul Kagame. Si les deux dirigeants ont posé ensemble pour la photo officielle, la distance entre eux lors de cet événement symbolise bien le fossé diplomatique qui les sépare. Malgré les efforts du président français pour relancer les discussions du processus de Luanda, les relations entre la RDC et le Rwanda restent au point mort. Le sommet de la Francophonie, loin d’apaiser les tensions, a mis en lumière l’impasse diplomatique qui continue de s’étendre.