Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a été réélu pour un second quinquennat. Il est arrivé en tête du scrutin et suivi de Moïse Katumbi. Martin Fayulu arrive en troisième position.
Avec 73,34% des voix, à l’issue des élections organisées du 20 décembre dernier, Félix Tshisekedi a été réélu Président de la République Démocratique du Congo. Tels sont les résultats provisoires publiés par la Céni (Commission nationale indépendante). Sur les 41 millions d’électeurs inscrits sur le fichier électoral, seuls 18 millions se sont rendus aux urnes.
Moise Katumbi et Martin Fayulu fustigent
Selon le président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), le taux de participation est de 43,23%. « Avec 13 215 366 voix, soit 73,34%, est élu provisoirement président de la République Démocratique du Congo, Monsieur Félix – Antoine Tshisekedi Tshilombo ». C’est ce qu’a déclaré Denis Kadima, depuis le centre de publication des résultats.
Félix Tshisekedi est suivi de Moïse Katumbi qui a recueilli 18% et Martin Fayulu qui s’est retrouvé avec 5,33% des suffrages. Une réélection contestée par l’opposition bien avant l’annonce des résultats. En effet, les opposants Moise Katumbi et Martin Fayulu avaient déjà annoncé qu’ils ne reconnaitraient pas les résultats.
L’Église critique le déroulement des élections
Ces opposants ont mis en exergue des violations de la loi électorale. Comme griefs, ils ont pointé du doigt l’existence de bureaux de vote parallèles. Selon eux, des machines de vote ont été placées sous le contrôle de candidats identifiés comme proches du régime en place. L’organisation du vote n’a pas fait l’unanimité. Elle a même été dénoncée par l’Église catholique. Lors de la messe de Noël, l’archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, a tiré à boulets rouges sur la Céni.
« Durant notre ascension vers Noël, nous avons été convoqués aux urnes pour choisir nos nouveaux dirigeants. Avec engouement et détermination, nous étions sortis nombreux exprimer démocratiquement nos préférences. Mais hélas, ce qui aurait dû être une grande célébration des valeurs démocratiques, s’est vite transformé, pour beaucoup, en frustrations », a déploré le prélat. « Nous venons d’assister à ce qu’on pourrait appeler un gigantesque désordre organisé, planifié », a poursuivi le cardinal.
La réponse de Kadima à l’Église
Appelant les Congolais à témoin, l’archevêque de demander : « Quelle image donnons-nous de notre pays sur la scène internationale ? Comment pouvons-nous descendre aussi bas ? ». Et de dénoncer : « La Céni n’était pas prête à organiser les élections, le 20 décembre. Elle a voulu faire une organisation par défi, mais voilà les conséquences ». Le lendemain, lundi, le président de la Céni s’est défendu face aux accusations du cardinal.
« Ce n’est pas nous qui sommes à l’origine de ce désordre. Au contraire, nous avons essayé, par tous les moyens, de répandre les choses et d’appeler la police. Il y a des gens qui sont arrêtés en ce moment… Il y a des machines qui sont en sécurité avec l’intervention de l’armée parfois. J’ai fait intervenir l’armée à Kisangani, par exemple. Donc, nous n’avons pas croisé les bras », a indiqué Denis Kadima à RFI.
La police étouffe une marche de l’opposition
Et de reconnaître que « le désordre, à certains endroits, a eu lieu ». Non sans préciser que « ce n’est pas avec la bénédiction de la Céni. C’est cela aussi qu’il faut retenir. C’est ça notre société ». Kadima précise, par ailleurs, que « chaque fois qu’on me demandait :’’Est-ce que vous allez organiser de bonnes élections ?’’ J’ai toujours dit, cette question ne peut pas être posée à la seule Céni, on doit la poser à tout le monde ».
Dans tous les cas, le déroulement du vote a été très contesté. Pour manifester sa colère, l’opposition avait même appelé à une manifestation d’envergure. Sauf que celle-ci sera étouffée par les forces de sécurité. Les manifestants ont été dispersés devant le siège de l’Ecidé, le parti de Martin Fayulu. Ce dernier, après avoir constaté des blessés dans son camp, a dénoncé des violences policières.