Les 21 et 22 février derniers s’est tenu à Quito en Équateur la Troisième Rencontre Latinoaméricaine de l’Équité Raciale des Groupes Noirs (Tercer Encuentro Latinoamericano de Equidad Racial de Grupos Negros).
L’objectif de la rencontre était d’évaluer la situation sociale des peuples afrodescendants en Amérique Latine et trouver les mécanismes de suivi des politiques publiques qui seront mises en œuvre à Quito. Lors de la rencontre, le président de l’Équateur Rafael Correa a lancé un appel à mettre fin aux pratiques racistes dans le monde et a présenté les initiatives que son gouvernement applique et envisage d’appliquer pour mettre fin à ce problème.
Dans un discours énergique, le président du pays voisin (de la Colombie) a indiqué lors de l’inauguration de l’événement que “nous sommes divers mais pas inégaux” et a ainsi indiqué qu’il faut concevoir un modèle de nation interculturelle dans laquelle toutes les cultures puissent avoir un espace de développement citoyen.
Le président équatorien a également déclaré que son gouvernement travaille sur un Plan National de Développement du Millénaire qui représente un pas à faire pour que l’on essaie d’accorder l’égalité des droits à tous les équatoriens.
D’autre part, le directeur de l’UNICEF pour l’Amérique Latine et la Caraïbe Nils Kastberg a indiqué qu’environ 150 millions d’afrodescendants dans le monde vivent dans des conditions de pauvreté et de discrimination. Face à cela, il a indiqué qu’il est important d’analyser le budget que le secteur public investit dans ce domaine, car, a-t-il affirmé, dans les régions où l’on trouve une grande concentration de peuples afrodescendants le niveau d’investissement de l’état est très faible.
Kastberg a également affirmé qu’il est important de chercher un leadership basé sur les mérites et établir un niveau de quotas par capacité pour les peuples afrodescendants dans les charges publiques. “Nous ne parlons pas d’assistentialisme, mais d’un investissement pour en finir avec les taux de mortalité, de malnutrition et de violence élevés qui naissent de la discrimination et de l’abandon. Il est important que l’on passe des discours aux changements réels”.
Le gouvernement équatorien se démarque avec une stratégie visant à garantir l’application des Objectifs de Développement du Millénaire, la garantie des droits citoyens, économiques, sociaux et culturels aux afrodescendants, comme priorité de l’État.
Le président Rafael Correa a également indiqué qu’il faut honorer formellement la Convention Internationale pour l’élimination de toutes les formes de racisme et de discrimination des Nations Unies, et garantir l’application d’un plan d’action de la troisième conférence mondiale.
D’autre part, José Chala de la Corporation de Développement Afroéquatorien (Corporación de Desarrollo Afroecuatoriano -CODAE) a affirmé que le pays est raciste et xénophobe. “La seule manière d’en finir c’est l’éducation, tout cela résulte de l’absence de connaissance et d’un tas de stéréotypes”, a-t-il soutenu.
Selon Chala, les niveaux élevés d’analphabétisme et la vulnérabilité atteignent au moins 11% dont presque 20% sont afrodescendants , ce qui est un signe de discrimination.
Il propose comme solution la garantie d’une éducation formelle pour que soit imposé un cours d’éducation afroéquatorienne, et par le biais de cette mesure, les enfants seront les principaux éducateurs des plus adultes. “Nous devons peu à peu établir les lignes conceptuelles et concrétiser les actions avec un projet de vie qui part du quotidien”, a-t-il indiqué.
Des délégués venus de plusieurs pays ont participé à la rencontre parmi lesquels le Guatemala, le Nicaragua, le Honduras, le Costa Rica, le Panama, la Colombie, le Venezuela, le Pérou, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay, l’Argentine et l’Équateur et le Secrétariat en charge des Politiques Sociales et de la Participation Citoyenne d’Équateur (Secretaría de Pueblos Sociales y Participación Ciudadana), le Bureau Régional d’Analyses des Politiques d’Équité Raciale ( Oficina Regional de Análisis de las Políticas de Equidad Racial), et les membres des Nations Unies.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga