Trois ans ! Voilà la durée sur laquelle s’étendra la transition en Guinée. La décision a été validée, ce mercredi, par le CNT qui était en plénière. Tout porte à croire que le colonel Mamady Doumbouya a été inspiré par son collègue et homologue du Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Le Conseil national de transition (CNT), organe législatif de transition en Guinée s’est réuni, ce mercredi, pour examiner la proposition de durée de transition émanant du colonel Mamady Doumbouya, Président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Comme on pouvait s’y attendre, la position du CNT sur la question est très peu différente de celle du CNRD. Tout ce que l’organe législatif a fait, c’est d’enlever trois mois à la proposition du CNRD pour la faire passer de 39 à 36 mois, une modification peu significative, somme toute.
Mamady Doumbouya et son équipe s’adjugent donc trois bonnes années à la tête de la Guinée. Mieux, le décompte ne commencera qu’à partir de la date de la promulgation de la loi sur la durée de la transition. C’est dire que le temps déjà passé à la tête de la Guinée par la junte dirigée par Mamady Doumbouya, depuis le coup d’État du 5 septembre 2021 jusqu’à présent, ne compte pas, à en croire les propos du porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoul Diallo. N’en déplaise aux conseillers, membres de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalien Diallo et au Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) Arc-en-ciel d’Alpha Condé, qui ont quitté la salle où devait se tenir le vote avant qu’il n’ait lieu. Deux partis autrefois ennemis jurés, mais qui, contre toute attente, se sont retrouvés ensemble, ce mercredi, au siège de l’UFDG, pour rejeter avec vigueur la durée initiale de 39 mois proposée par la junte au pouvoir en Guinée.
Reste à voir la réaction de la CEDEAO dont la légitimité n’aura jamais été aussi mise à mal au sein de ses pays membres. Les menaces de sanction de l’institution régionale ne semblent inquiéter personne. En tout cas, comme Paul-Henri Sandaogo Damiba du Burkina Faso, Mamady Doumbouya de la Guinée vient de s’octroyer trois années de gestion du pouvoir d’État, au nez et à la barbe de la CEDEAO. L’organisation régionale va-t-elle se contenter de s’inquiéter comme dans le cas du Burkina Faso ?