Depuis le 1er octobre 2019, la République de Guinée vit une série de crises socio-politiques récurrentes. Ainsi, par un coup d’Etat constitutionnel ourdi le 22 mars 2020 sous couvert d’un soi-disant référendum largement décrié tant par la majorité de la population Guinéenne que par les partis politiques d’opposition, acteurs de la société civile, syndicats, mouvements citoyens patriotes et diaspora ; le Président sortant, Alpha Condé (82 ans) a pris la grave décision de briguer un 3ème mandat qu’il a qualifié de 1er mandat d’une certaine 4ème république.
Une décision inique en violation évidente et indiscutable de la Constitution du 07 mai 2010 de notre pays, la République de Guinée.
Face à cette forfaiture constitutionnelle, la société, dans sa grande majorité, les partis politiques d’opposition, acteurs de la société civile, syndicats, mouvements citoyens patriotes et diaspora, qui désirent ardemment une alternance politique, ont massivement manifesté, durant plusieurs mois, contre ce déni de démocratie.
Des manifestations, bien que légitimes et pacifiques, sont systématiquement réprimées par la police, la gendarmerie et les militaires, en complicité avec les services de renseignements faisant près de 50 morts et plus de 200 blessés graves (Source : Amnesty International), 70 arrestations et emprisonnements arbitraires (Source : Front national de la défense de la Constitution : FNDC).
En effet, le Président Alpha Condé (82 ans) se targue d’être un démocrate mais ne semble point être concerné par la division ethnique, l’arbitraire, le manque de justice et de démocratie qui caractérisent sa gouvernance depuis 2010 ; année du début de son accession à la magistrature suprême de notre pays, la République de Guinée.
Pour éviter que notre pays, la République de Guinée, ne sombre dans des violences inouïes et le chaos total à la somalienne, nous citoyens Guinéens, partis politiques d’opposition, acteurs de la société civile, syndicats, mouvements citoyens patriotes et diaspora, nous appelons la Communauté Internationale, notamment la France, l’Union Européenne, les États-Unis à pleinement jouer leur rôle de défenseurs de la démocratie en pesant de tout leur poids pour que le Président Alpha Condé (82 ans) prenne les engagements suivants :
1/ Le respect des aspirations légitimes du peuple de Guinée à confier sa destinée à une nouvelle génération de politiciens compétents, crédibles et patriotes, capables d’assumer et d’assurer la relève pour le bonheur de l’ensemble de tous les Guinéens. En d’autres termes une alternance politique.
2/ Le respect de la volonté du peuple de Guinée à reprendre sa liberté et sa dignité bafouées et confisquées, depuis maintenant de nombreuses années, par un pouvoir dont la mauvaise gestion opaque, partisane et clanique des affaires de l’Etat l’a plongé dans une misère sociale à la fois indescriptible et insoutenable.
3/ Le respect de l’Etat de droit en annulant l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 largement désapprouvée et contestée par 72% de la population guinéenne et en rétablissant notre Constitution de 2010.
4/ A renoncer à se présenter à une nouvelle élection présidentielle
5/ A annuler le double scrutin référendaire et législatif du 22 mars 2020
6/ A mettre en place une transition civile qui reformerait la Cour constitutionnelle, la commission électorale nationale indépendante et se chargerait de l’audit en toute transparence du fichier électoral.
Par le Dr Ibrahima Sakho, Président du Parti CPUG (Changement, Progrès , Unité pour la Guinée)
Ibrahima SAKHO, Président du Parti CPUG