Triangle des Bermudes au Sahara


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Désert
Désert

29 touristes européens se sont volatilisés dans le Sahara algérien depuis le mois de février dernier. Les dernières disparitions ont été annoncées la semaine dernière. Les recherches ne livrent pour le moment aucune piste et les hypothèses vont bon train.

Vingt-neuf touristes européens disparus dans la nature. Envolés dans le désert algérien. Depuis presque un mois, le monde des voyagistes algériens et européens est en émoi. Les recherches dans le vaste triangle Ourgla-Djanet-Tamanrasset n’ont pour le moment donné aucune piste. Malgré les moyens déployés, des chameaux aux hélicoptères munis d’appareils de vision nocturne et de détecteur de chaleur, au cas où les corps auraient été enfouis sous le sable. Des guides locaux se sont joints aux autorités algériennes et, dimanche, cinq membres de la police criminelle allemande ainsi que deux diplomates et deux officiers de police autrichiens sont arrivés en Algérie.

Six groupes différents ont été portés disparus, en deux vagues successives : la première entre le 19 et le 23 février et la seconde entre le 10 et le 17 mars. Au total, ce sont seize Allemands, huit Autrichiens, quatre Suisses et un Néerlandais qui n’ont plus donné de nouvelles à leurs familles depuis plusieurs semaines. Tous ont en commun d’avoir effectué leur périple, sans guide local, sur des pistes sahariennes rarement fréquentées, à bord de véhicules tout-terrain ou de motos équipés de GPS (système de navigation par satellite).

Enlèvements ou bug GPS ?

Le mystère qui reste entier autour de ces disparitions alimente toutes les hypothèses. Hypothèses répercutées dans la presse nationale.  » Enlèvements ou grand bug GPS ?  » s’interroge notamment Le Quotidien d’Oran. La piste terroriste est, en effet, évoquée mais semble peu convaincante, le seul groupe terroriste opérant dans la région étant celui de Mokhtar Belmokhtar, affilié au Groupe salafiste pour la prière et le combat (GSPC). Mais son chef serait, selon des sources sécuritaires rapportées par Le Quotidien d’Oran, replié en Afrique sub-saharienne depuis plus d’un an.

Reste la piste de l’enlèvement par des contrebandiers qui sont légion dans le Sud. Dans ce cas, certains journalistes pensent que les ravisseurs ont rapidement acheminé leurs victimes vers le Niger, ce qui expliquerait l’échec des recherches. Piste démentie lundi par le ministre nigérien du tourisme. L’hypothèse la plus vraisemblable semble être celle de l’erreur de navigation qui aurait été fatale aux voyageurs, une perte de repères en plein désert pouvant être possible en cette période de vents de sable.

Quel avenir pour le tourisme

Si les autorités algériennes restent muettes sur ces disparitions, le site Internet du ministère allemand des Affaires étrangères souligne que les voyageurs doivent  » à tout prix  » éviter la région de Tamanrasset ainsi que la route reliant les localités d’Illizi et de Hadhadj. Une recommandation qui s’applique en ce moment à des destinations comme l’Irak ou l’Afghanistan… Quant à l’Autriche, elle demande à ses ressortissants de quitter l’Algérie et de contacter l’ambassade d’Autriche à Alger.

Quel que soit le dénouement de cette triste affaire, elle risque de peser sur l’avenir du tourisme saharien. Le grand Sud algérien, déserté par les tours operators depuis 10 ans, commençait tout juste à attirer de nouveau des voyageurs, captant annuellement quelque 20 000 touristes.

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