Treize corps de migrants retrouvés au large de la Tunisie


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Migrants
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Mercredi, treize corps de migrants, présumés originaires d’Afrique subsaharienne, ont été retrouvés au large des côtes orientales de la Tunisie, près des villes de Chebba et Salakta. Cette découverte macabre a été faite par une unité de garde-côtes tunisiens, selon Farid Ben Jha, porte-parole du parquet de Mahdia et Monastir. Toutes les victimes étaient des hommes. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances de leur noyade, bien que les détails restent encore flous.

Ce drame rappelle tristement les dangers auxquels les migrants africains font face en tentant de rejoindre l’Europe par la Méditerranée. Chaque année, la mer devient le théâtre de telles tragédies, avec des milliers de vies perdues dans la quête d’une vie meilleure. La Tunisie, comme la Libye, est devenue l’un des principaux points de départ pour ces traversées périlleuses.

La Tunisie, un point de départ vers l’Europe

La Tunisie, avec ses côtes proches de l’Italie, est devenue un point stratégique pour les migrants, en particulier ceux en provenance d’Afrique subsaharienne. Nombreux sont ceux qui fuient la pauvreté, les conflits et l’instabilité politique dans des pays comme le Soudan ou le Mali. Ces migrants, souvent désespérés, embarquent sur des bateaux de fortune dans l’espoir de rejoindre l’Europe, malgré les risques évidents.

Ce nouveau drame s’ajoute à la longue liste des catastrophes en Méditerranée. En 2023, plus de 3 155 migrants ont péri en mer. Ce qui a marqué l’une des années les plus meurtrières de la dernière décennie. Le phénomène est loin d’être nouveau, et rappelle des naufrages comme celui de Lampedusa en 2013, où des centaines de migrants africains ont perdu la vie.

L’ampleur de la crise migratoire en Méditerranée

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) estime que plus de 1 300 migrants sont morts ou portés disparus près des côtes tunisiennes en 2023. Cette année encore, 1 405 migrants ont péri depuis le début de 2024, confirmant que la Méditerranée reste l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.

Le souvenir des tragédies passées est encore vif. En 2021, une embarcation transportant 200 migrants a fait naufrage près des côtes libyennes, provoquant la mort de 130 personnes. Ces chiffres montrent l’urgence d’une réponse internationale coordonnée face à cette crise humanitaire.

Une décennie de pertes humaines en Méditerranée

Au cours des dix dernières années, plus de 30 000 migrants ont perdu la vie en Méditerranée. Malgré les efforts des organisations non gouvernementales et les dispositifs de secours en mer, les traversées continuent de se solder par des naufrages meurtriers. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) tire régulièrement la sonnette d’alarme. Elle appelle à des mesures concrètes pour protéger les vies humaines.

Les conditions de voyage des migrants sont souvent désastreuses : bateaux surchargés, manque de provisions et de sécurité, et extorsions des passeurs. Le naufrage de treize hommes au large de la Tunisie n’est que le dernier chapitre d’une crise qui persiste depuis trop longtemps.

La Libye et la Tunisie : principaux points de départ

La Tunisie et la Libye sont devenues des points de départ prisés par les migrants cherchant à rejoindre l’Europe. Le chaos politique en Libye et la pression économique en Tunisie poussent de plus en plus de personnes à tenter leur chance sur des embarcations de fortune. Des villes comme Sfax, Chebba, ou encore Salakta, sont devenues des plateformes de départ, malgré les dangers et la surveillance accrue des autorités.

Les routes migratoires partant d’Afrique du Nord sont particulièrement périlleuses. L’instabilité en Libye a aggravé la situation, avec des migrants souvent exploités, maltraités et parfois même vendus comme esclaves avant de tenter la traversée maritime, un fait horrifiant documenté par des enquêtes en 2017.

Des solutions internationales toujours insuffisantes

Malgré la gravité de la situation, les réponses internationales restent insuffisantes. Les efforts pour endiguer l’afflux migratoire et protéger les vies humaines se heurtent à des défis politiques et logistiques majeurs. En parallèle, les passeurs continuent de profiter du désespoir des migrants, ce qui maintient un flux constant de traversées mortelles.

Le Président togolais Faure Gnassingbé, dans son discours lors du Sommet de l’Avenir à New York, a récemment évoqué l’impact dévastateur des crises globales, notamment sur l’Afrique, et la nécessité d’une action collective. Ce genre d’événements rappelle l’importance d’une coopération internationale pour trouver des solutions durables.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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