L’avion d’Omar el-Béchir a quitté Johannesburg, alors même que le tribunal de Pretoria avait prononcé une interdiction de quitter le territoire sud-africain à l’encontre du dirigeant, du fait du mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale.
La brouille diplomatique entre le Soudan et l’Afrique du Sud prend fin. L’avion du Président soudanais Omar el-Béchir a quitté, ce lundi 15 juin 2015, Johannesburg. Le chef d’Eta, qui était venu en Afrique du Sud pour participer au sommet de l’Union Africaine, a fait l’objet d’une interdiction de quitter le territoire sud-africain prononcée par un tribunal de Pretoria. Une mesure qui a alimenté la polémique.
La Cour pénale internationale (CPI) est en effet toujours aux trousses du Président soudanais contre lequel elle a émis un mandat d’arrêt international. Elle l’accuse de crimes contre l’humanité, demandant à l’Afrique du Sud de procéder à son arrestation. Mais l’entourage d’Omar el-Béchir n’avait cependant jamais semblé inquiet, estimant que cette action en justice, c’est l’affaire du gouvernement sud-africain. « Nous sommes ici comme hôtes du gouvernement sud-africain. Des assurances ont été données par ce gouvernement », avait déclaré dimanche le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour.
L’avion du Président soudanais a quitté le pays alors même que l’audience au tribunal de Pretoria à son encontre était en cours. La CPI a, de son côté, rappelé à l’Afrique du Sud son obligation de procéder à l’arrestation du chef de l’Etat soudanais et de le lui livrer en tant que membre de la Cour.
A l’international, la situation a été suivie de très près, notamment par Washington qui a fait part de sa vive inquiétude. « Nous appelons le gouvernement sud-africain à soutenir ces efforts de la communauté internationale pour faire rendre justice aux victimes de ces crimes haineux », indique un communiqué du département d’Etat américain.
En 2009 et 2010, deux mandats d’arrêt ont été lancés par la CPI contre Omar el-Béchir, suite aux exactions et atteintes aux droits de l’Homme qui se déroulent dans la région du Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie aux violences depuis 2003. Selon l’ONU, plus 300 000 personnes sont mortes dans ce conflit qui fait toujours rage.