Les représentants des grandes chancelleries du Burkina Faso se sont réunis, lundi 13 avril 2015, au ministère des Affaires étrangères avec le gouvernement pour s’informer sur la modification du code électoral adoptée par le Conseil national de transition, le 7 avril 2015.
A Ouagadougou,
Le 7 avril dernier, le Conseil national de transition (CNT) a adopté le projet de loi portant révision du code électoral au Burkina. Face à cette modification qui vise à écarter certains de la compétition électorale, les corps diplomatiques, impliqués dans le processus de la transition depuis son début, sont allés aux informations.
C’est le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Moussa B. Nébié, qui a présidé la rencontre. Rappelant les dispositions du code qui font l’objet de commentaires nourris, M. Nébié a indiqué qu’elles trouvent leurs explications dans le fait que le peuple, à l’issue de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, a exprimé sa volonté de ne plus voir les dirigeants de l’ancien régime qui se sont obstinés à modifier l’article 37 de la Constitution.
La deuxième explication vient, affirme-t-il, de l’article 25 alinéa 4 de la Charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance.
Pour lui, ces dispositions reflètent la volonté du peuple des 30 et 31 octobre. Elles ne visent que les personnes qui ont attenté à la Constitution jusqu’au bout de l’obstination. Etant donné que les anciens partis, notamment le CDP, ne sont pas exclus du jeu démocratique. Sur les arrestations, Moussa B. Nébié « rassure » qu’elles n’ont pas un caractère politique. A l’en croire, ce ne sont que des procédures judiciaires qui concernent la gestion de certains anciens responsables.
Suite a cette rencontre, ce sont des responsables diplomatiques visiblement contents que nous avons retrouvés à la sortie. Alain Holleville, représentant de l’Union Européenne au Burkina confie qu’ils ont tous apprécié que le gouvernement prenne le temps de communiquer avec le corps diplomatique sur ce qu’il en est après ce vote. Confirmant qu’ils ont mis beaucoup de moyens pour les élections, le souhait du diplomate est que « la transition évolue, bien sûr en respectant le calendrier annoncé et le caractère inclusif tout en laissant le soin aux électeurs d’en juger ».
Tulinabo Mushingi, ambassadeur des USA au Burkina, à son tour, affirme qu’après tout ce qu’ils ont entendu et lu dans la presse, il était important et impératif de l’entendre de la bouche des membres du gouvernement. « Pour nous, le principe de base c’est que ça soit coordonné, transparent et inclusif. C’est aux électeurs d’en décider. Mais notre souci se trouve au niveau de l’applicabilité de la loi. Comment ils vont appliquer la loi », indique-t-il.