
Une étude américaine a ouvert la voie à une avancée significative dans le traitement d’Ebola, avec la démonstration de l’efficacité d’un antiviral administré sous forme de comprimé. Cette avancée pourrait changer la donne, en permettant de mieux lutter contre le virus et d’améliorer les chances de guérison, y compris dans les régions les plus pauvres.
L’Ebola est l’une des maladies les plus dévastatrices ayant frappé le continent africain, causant plus de 15 000 décès depuis sa découverte en 1976. Bien que des progrès aient été réalisés dans la lutte contre ce virus, notamment avec la mise au point de vaccins et de traitements, la recherche continue d’explorer de nouvelles pistes pour offrir des solutions plus accessibles et pratiques, notamment pour les régions les plus touchées par la maladie.
L’Ebola, un virus qui continue de menacer l’Afrique
Le virus Ebola est responsable de plusieurs épidémies meurtrières en Afrique. Depuis sa découverte, les épidémies d’Ebola ont frappé divers pays du continent, dont la République Démocratique du Congo, la Guinée, la Sierra Leone, et plus récemment l’Ouganda, où une épidémie de la souche « Ebola-Soudan » a fait plusieurs victimes depuis janvier 2023. Ce virus, bien qu’il ait un taux de létalité élevé, peut être combattu par des traitements spécifiques. Cependant, les options actuelles sont limitées et ne sont pas accessibles à tous.
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Depuis 2019, le vaccin Ervebo, développé par l’entreprise Merck, a été mis à disposition et pré-qualifié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre Ebola. Ce vaccin a été utilisé dans plusieurs pays africains, notamment en République Démocratique du Congo (RDC) et en Guinée. Bien qu’il offre une protection contre certaines souches du virus, notamment la souche « Ebola-Zaïre », il n’est pas efficace contre toutes les variantes du virus. C’est le cas de la souche « Ebola-Soudan », responsable de l’épidémie actuelle en Ouganda.
Un antiviral sous forme de comprimé
Ainsi, le vaccin ne répond pas à tous les défis posés par cette maladie. Outre le vaccin, deux traitements par anticorps ont également été développés pour lutter contre le virus, mais leur utilisation est restreinte. En effet, ces traitements ne sont efficaces que contre la souche « Ebola-Zaïre » et doivent être administrés par voie intraveineuse, nécessitant des injections dans la circulation sanguine. Ce mode d’administration, en plus de son coût élevé, les rend peu accessibles dans les zones les plus pauvres.
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Une étude publiée dans la revue Science Advances, le 14 mars 2025, apporte une lueur d’espoir. Cette recherche, menée par une équipe de scientifiques américains, a testé un antiviral sous forme de comprimé pour traiter l’Ebola. Le médicament en question, l’Obeldesivir, est la version orale du Remdesivir, un antiviral déjà utilisé dans le traitement du Covid-19.
Un traitement plus accessible et plus efficace
L’Obeldesivir a été testé sur deux espèces de macaques infectés avec une dose élevée du variant Makona, une forme d’Ebola-Zaïre. Les résultats ont été prometteurs : 100% des macaques rhésus, une espèce proche des humains, ont survécu à l’infection après avoir pris ce médicament sous forme de comprimé. Ce traitement a non seulement guéri les animaux infectés, mais a également provoqué la production d’anticorps permettant de lutter contre le virus. Ces anticorps pourraient potentiellement être utilisés pour briser les chaînes de transmission, en traitant les cas-contact du virus.
L’Obeldesivir représente une avancée importante pour plusieurs raisons. Tout d’abord, son administration sous forme de comprimé permet une prise en charge plus simple et plus rapide, par rapport aux traitements intraveineux qui nécessitent des équipements et du personnel médical spécialisé. De plus, sa forme orale permet un stockage plus facile, ce qui pourrait être un atout pour les zones rurales et les régions dont les ressources sont limitées.
Évaluer son efficacité contre Marburg
Ce médicament semble également avoir une efficacité au-delà de la seule souche « Ebola-Zaïre ». En effet, des tests sont en cours pour évaluer son efficacité contre d’autres virus apparentés à Ebola, comme le virus Marburg. Si ces essais s’avèrent fructueux, cela pourrait ouvrir la voie à un traitement plus polyvalent et accessible, capable de lutter contre plusieurs souches de virus similaires.