La traite des êtres humains entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud a atteint des proportions alarmantes. En moyenne, 7000 personnes par mois sont touchées. La plupart des victimes sont contraintes à la prostitution par des bandes de trafiquants.
De notre correspondante au Zimbabwe
Selon un rapport que vient de publier l’organisation ZimRights (Droits de l’Homme du Zimbabwe), les trafiquants s’attaquent en particulier aux personnes qui quittent le pays sans avoir une information suffisante. Les femmes et les enfants fuyant les problèmes politiques et économiques du Zimbabwe, attirés par la promesse d’emplois en Afrique du Sud, sont les plus touchés. Un nombre élevé de ces individus a été contraint à la prostitution par un réseau de trafiquants d’êtres humains. Le rapport indique que les trafiquants sont le plus souvent au poste frontière de Beitbridge où ils perçoivent une avance de frais pour le transport de leurs clients, illégalement vers l’Afrique du Sud.
Cependant, peu après le passage en Afrique du Sud, ils font des demandes de grosses sommes d’argent, que les malheureux passagers ne peuvent bien sûr pas régler. Ils prennent alors les téléphones portables et les bijoux des victimes, en « paiement partiel » et emmènent leurs proies dans des maisons isolées, avec parfois la complicité de la police sud-africaine précise le rapport, ou ils les maintiennent en détention. «Ces trafiquants utilisent ensuite les téléphones portable qu’ils ont volé pour appeler les parents des victimes et réclamer encore plus d’argent en menaçant sinon de prostituer leur prisonnier ou de le vendre comme esclave. Certains témoins ont révélé les hommes étaient en général contraints à la criminalité alors que les femmes l’étaient à la prostitution, s’exposant ainsi au virus du sida», indique le rapport de ZimRights.
Un laisser-passer d’une durée de deux semaine coûte 250$, «ce qui est trop cher pour la plupart des gens. Mais pour éviter cette dépense, ils risquent leur vie et peuvent se retrouver entre les mains de trafiquants d’êtres humains». Le Directeur de ZimRights, Okay Machisa, a déclaré que son organisation appelait tous les Zimbabwéens à voyager avec des documents adéquats et à se méfier des gens sans scrupules qui veulent exploiter leur vulnérabilité. «Même si ltout le monde est en quête de pâturages plus verts, chacun de nous devons donner la priorité à la sécurité de nos vies. ZimRights exhorte également le gouvernement à concentrer son attention sur ce problème de la traite des êtres humains», a-t-il ajouté. Cependant, le gouvernement zimbabwéen rejette les rapports disant que la traite humaine est un phénomène croissant dans les pays d’Afrique australe, malgré l’existence de preuves sur le terrain.