Tragédie routière à Pouss au Nord-Cameroun


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Minibus en flammes au Nord-Cameroun

Un minibus transportant 20 passagers a été ravagé par les flammes, faisant 7 morts et 5 blessés graves. Les corps des passagers non identifiables ont été inhumés. Pouss est un village situé dans l’arrondissement de Maga, département du Mayo-Danay, dans la région de l’extrême-nord Cameroun, lieu où s’est déroulée une scène macabre pour les villageois de ce petit village. Un drame routier de plus dans ce pays, qui fait naître de multiples interrogations.

par Prince Franck-Leo

La route ne tue pas : c’est nous qui tuons

Le Cameroun ne dispose pas vraiment d’une loi portant orientation des transports terrestres, permettant de combler le vide et surtout définissant les principes et les règles générales qui doivent régir les activités de transports terrestres des personnes et des biens sur toute l’étendue de son territoire.

L’anarchie instaurée par les transporteurs, les auxiliaires de transport et le laisser-aller des uns et des autres ont profondément détérioré l’image du transport routier. On a longtemps observé le désordre dans les gares routières, la création anarchique et informelle des professions auxiliaires au transport routier, le peu de contrôle des compagnies de transport routier, autant d’éléments qui ne restent pas sans conséquences sur les usagers : nombres de dommages et d’accidents croissants, s’il est vrai que des efforts ont été faits par l’administration de tutelle, il est aussi vrai que les moyens pour les accompagner et garantir le succès de leur application sont restés vains : quel résultat attendre si lorsqu’on publie un décret sur le transport, il reste lettre morte et impossible à retrouver pour le public?  

Les familles des victimes laissées à l’abandon

Si on a coutume de voir les autorités camerounaises au chevet des victimes d’accidents lorsque se produisent des catastrophes, il faut noter que souvent les familles et même les victimes ne sont pas souvent vraiment soutenues dans tous les domaines, relevant en particulier un manque crucial de prise en considération et en charge des dommages psychologiques consécutifs aux accidents.

Dans le cas d’espèce, les 7 morts de POUSS ont été inhumés sans enquête préalable avec la mention “passagers non identifiables” et l’on se demande si l’agence que ces passagers ont utilisée avait ou non un registre des passagers transportés… Qui préviendra leurs proches de l’ensevelissement précipité des victimes?

De fait, aucun résultat d’enquête sur les raisons qui ont entraîné l’incendie du minibus et de ce fait aucun responsable de cette agence inquiété. Il faudrait donc que les autorités camerounaises en charge du transport prennent à bras le corps non seulement l’amélioration et la sécurisation du secteur routier au Cameroun, mais encore la prise en charge des familles des victimes confrontées à de telles tragédies.

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