Après les cent mannequins sénégalaises, dix-neuf jeunes filles ivoiriennes, âgées de 18 à 19 ans, ont été arrêtées à l’aéroport d’Abidjan, suspectées de participer à un réseau de prostitution vers la Libye.
Une affaire sensible. Très sensible. Si sensible que ni les agents de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) ivoirienne, ni l’aéroport d’Abidjan n’acceptent de parler aux journalistes. Le mutisme est total et le mystère reste entier. Ce qui est sûr c’est que dix-neuf jeunes filles, âgées de 18 à 19 ans, ont été interceptées à l’aéroport de la capitale ivoirienne, le jeudi 30 août, alors qu’elles devaient se rendre en Libye pour participer à un défilé de mode.
Cela vous rappelle quelque-chose ? Les cent mannequins sénégalaises arrêtées puis relaxées pour les mêmes raisons bien sûr. Alors que la styliste sénégalaise Oumou Sy a encore passé 4 heures jeudi dans les locaux des inspecteurs à Dakar, la Côte d’Ivoire est sur les dents. Le pays ferait-il lui aussi partie de ce réseau présumé de prostitution vers la Libye ? Si oui, d’autres pays de la région seraient-ils également impliqués ?
Prendre des précautions
» Dès que nous avons eu vent de ce départ nous l’avons empêché. Après ce qui s’est passé au Sénégal, nous avons immédiatement pris nos précautions « , explique un membre de cabinet du ministère de l’Intérieur ivoirien, contacté par Afrik. Car les autorités ivoiriennes, à l’instar de leurs consoeurs sénégalaises, n’ont pas été mises au courant de ce déplacement. Les jeunes filles devaient d’abord se rendre au Togo sur un vol régulier d’une compagnie – restée pour l’instant dans l’anonymat – où un avion les attendait pour les emporter vers la capitale libyenne.
» Le problème, c’est qu’on ne sait pas qui a organisé le voyage. Les filles étaient incapables de le dire, c’est pourquoi nous leur avons confisqué leurs passeports « , a expliqué un responsable de la DST lors d’une conférence de presse passée inaperçue – l’empêchement du général Coulibaly de sortir du territoire faisant les gros titres.
La DST, chargée de l’enquête, interroge en ce moment les jeunes femmes. Elles sont libres de leurs mouvements, mais » interdiction pour elles de sortir du territoire national « , précise notre source au ministère de l’Intérieur. Elles affirment être mannequins professionnelles mais sont incapables de dire pour quelle agence elles travaillent, par qui elles ont été recrutées ni pour quel styliste elles étaient censées défiler à Tripoli. L’affaire ne fait que commencer.