La FIDH propose à partir du samedi 13 décembre la « Global Party for a Human Planet », un événement du label Virtuel placé cette année sous le slogan : « Tous les droits de l’Homme pour tous ». Organisé simultanément à Tokyo, Addis Abeba, Paris et New-York et retransmise en direct sur Internet, la « Global Party » veut cette année venir en aide aux 12 millions d’Ethiopiens menacés de famine.
L’Internet comme instrument de mobilisation citoyenne, au service d’une société globalisée. C’est le pari tenu depuis 2000 par Yann Legrais, fondateur du label Virtuel, à travers le concept de « Global Party ». Pour sa troisième édition – la première, pour le passage du millénaire et la seconde, en 2002, « 4 peace » – l’événement parrainé par la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Confédération paysanne est placé sous le slogan « Tous les droits de l’Homme pour tous ». En mettant plus particulièrement l’accent sur la situation éthiopienne. Parce que le pays de la corne africaine est « un symbole de l’origine de l’espèce humaine », et surtout parce que 12 millions de personnes y sont menacées de famine, explique Yann Legrais. Le 13 décembre prochain, des concerts, expositions et autres conférences seront successivement organisées à Tokyo, puis, en suivant le soleil, à Addis Abeba, Paris et New York. Le tout retransmis en direct sur .
Puisque la « Global Party » se veut une entreprise pérenne, une compilation où se retrouveront Tiken Jah Fakoly, Angélique Kidjo, Geoffrey Oryema ou encore Manu Chao et Keziah Jones, sera réalisée à l’issue de l’événement. De même qu’un DVD des meilleurs moments live des concerts du 13 décembre. Tous les bénéfices des ventes iront à des associations éthiopiennes de défense des droits de l’Homme.
Défense de tous les droits
La « Global Party » se veut une prise de conscience artistique et une réflexion scientifique », explique Yann Legrais. « Il ne s’agit plus de eux et nous, mais de nous. Il faut régler les problèmes qui nous touchent en tant qu’espèce ». Malheureusement, ces problèmes sont nombreux. « Et l’urgence de la situation en Ethiopie n’est pas à prouver », explique Antoine Bernard, directeur exécutif de la FIDH. C’est de retour d’un voyage dans ce pays, où il a pu se rendre compte des conditions de vie de millions d’individus, que le fondateur du label Virtuel a décidé de consacrer une « Global Party » à l’Ethiopie.
Néanmoins, le 13 décembre prochain, les débats et expositions ne seront pas exclusivement consacrés à la question éthiopienne, mais bien au traitement des droits de l’Homme sur la planète. Une aubaine pour la FIDH, qui veut profiter de l’événement pour faire connaître au grand public « quelque chose d’abscond et difficile à rendre intelligible », explique son secrétaire exécutif, c’est-à-dire le Droit. Et plus précisément les droits. Certaines des organisations éthiopiennes qui bénéficieront des fonds récoltés s’occupent ainsi de la scolarisation et de la santé des enfants en zone rurale, de la lutte contre le Sida ou encore de la défense des droits des femmes.
Droit à l’alimentation
Les questions politiques et alimentaires risquent néanmoins de dominer les débats. Les deux n’étant pas forcément distincts : « Les violations du droit à l’alimentation on trop souvent été présentées comme des fatalités, dues aux aléas climatiques, alors qu’il y avait une forte imbrication de la façon de gouverner », explique Antoine Bernard. Pour tout ce qui ne concerne pas le politique, « nous allons utiliser nos compétences à travers nos réseaux internationaux pour évaluer les besoins des paysans éthiopiens. Sans organiser de vide grenier ou de vide granges pour nous débarrasser de notre matériel agricole défectueux, ni en appliquant à l’Ethiopie des solutions qui ne sont pas adaptées », explique Jean Emile Sanchez, secrétaire général de la Confédération paysanne. « Une aide horizontale, complète Yann Legrais, c’est-à-dire humaine, de paysan à paysan ».