Le Français Tomasi a remporté dimanche la troisième étape du Tour du Faso, Ouagadougou-Kaya, en dominant ses quatre compagnons d’échappée. Le Marocain Lahssaini Mouhssine conserve le maillot jaune.
Il a fallu une grosse dose de persévérance et de courage à Julien Tomasi pour enlever l’étape de Kaya et offrir un deuxième succès consécutif à l’équipe d’Alsace. Attaquant de la première heure, d’abord dans un groupe étoffé puis dans une configuration plus « intime », il s’est obstiné malgré la volonté de l’ensemble du peloton d’anéantir les différentes échappées. En fin d’étape, Tomasi a vaincu ses quatre derniers compagnons d’échappée en préservant le peu de ressources qu’il pouvait encore mobiliser. La stratégie s ?est révélée payante. Celle du Maroc, qui a maintenu un rythme élevé pour défendre le maillot jaune de Lahsaini, a été tout aussi efficace.
Sortie de Ouaga à vitesse grand V
Avec 110 km de course au programme, les ambitions se déclarent rapidement, mais le nombre élevé de candidats à l’évasion condamne dans un premier temps la formation d’une échappée digne de ce nom. La sortie de Ouaga s’effectue à vitesse grand V. Ce n’est qu’au kilomètre 15 qu’un début de groupe prend le large, avec Teguimaha (Cam) et Compaoré (Bur) dans le rôle d’éclaireurs. Dix kilomètres plus loin, ils sont 17 à nourrir des ambitions à l’avant de la course, mais ne parviennent pas à s’éloigner à plus de 30 m. du peloton. Ils sont repris peu après le sprint intermédiaire de Ziniaré, remporté par Ouattara (Civ).
Au kilomètre 57, Julien Tomasi (Fra. ALS) lance avec Lionel Syne (BEL) un mouvement qui inspire de nombreux autres coureurs. Après plusieurs vagues et jonctions, c’est à 21 coureurs que se fixe le groupe, au km 65. Dans le peloton, les organismes commencent à accuser le coup avec la brutale montée du mercure dans les thermomètres. Et même parmi les conquérants, la fatigue commence à se faire ressentir. Lorsque Smet (Bel) et Er Ragragui (Mar) secouent le groupe au km 70, seuls trois courageux, Tomasi (Fra. ALS), Appert (Fra. CEN) et Galland (Fra. ESS), trouvent l’énergie pour leur coller à la roue.
Deux sprints pour une victoire
Les 40 derniers kilomètres tournent au supplice pour les cinq associés de circonstance, qui arrivent tant bien que mal à maintenir un écart d’environ une minute avec le peloton. La collaboration porte ses fruits puisqu’à 10 km, le quinté conserve une avance stable, avec la bénédiction des Marocains, qui veulent laisser une chance à Er Ragragui à l’avant. Le Belge Smet est le premier à se déclarer en accélérant à 8 kilomètres de la ligne. Ses multiples initiatives sont contrôlées, essentiellement par Galland. Pendant ce temps, Tomasi, au bord de la perte de lucidité, prépare un semblant de plan.
La ligne d’arrivée en vue, le plus alsacien des Corses lance son sprint et passe en tête, en négligeant un détail d’importance : il y a un tour de circuit à effectuer dans Kaya. Qu’à cela ne tienne, Tomasi est prêt à recommencer le travail. Les attaques à répétition de Galland, dans les trois derniers kilomètres, sont maintenant contrôlées par Smet, ce qui fait les affaires de Tomasi. Son deuxième sprint est tout aussi efficace que le premier. Cette fois il peut lever les bras pour de bon.
Crédit texte et photo : Amaury sport organisation