L’Erythréen Daniel Teklehaimanot, premier Erythréen à participer au Tour de France, a remporté, ce jeudi, le maillot à pois de la prestigieuse compétition.
Il peine encore à y croire et pourtant il a bien réalisé son rêve d’enfance. Contre toute attente, Daniel Teklehaimanot, premier Erythréen à participer au Tour de France, a décroché, ce jeudi 9 juillet 2015, le maillot à pois du Grand prix de la Montagne. Alors même qu’il s’agissait de sa première participation à la prestigieuse course.
A tout juste 26 ans, Daniel Teklehaimanot entre ainsi dans l’histoire. Il a entamé sa course ce samedi 4 juillet, en donnant le coup d’envoi de cette 102e édition, devenant ainsi le premier coureur érythréen et d’Afrique subsaharienne à prendre le départ de la prestigieuse course, après le Sud-Africain Daryl Impey, premier maillot jaune africain. C’est au terme de la sixième étape, ce jeudi, que le grimpeur de la formation sud-africaine MTN-Qhubeka s’est emparé du maillot à pois. « Je n’arrive pas à y croire, c’était mon rêve quand j’étais gamin de porter le maillot à pois du Tour de France. Même de le porter une journée seulement ! Je pense qu’en Érythrée, le pays tout entier va faire la fête ce soir », a déclaré le jeune Erythréen peu après son arrivée au Havre.
Zemede Tekle, commissaire aux Sports de l’Erythrée, n’a pas caché sa joie de voir participer un de ses compatriotes au Tour de France. « C’est un jour extraordinaire pour notre pays, l’un des plus importants de son histoire, une journée dont tous les Érythréens se souviendront. Notre pays s’est sans doute fait connaître un peu partout dans le monde ».
Rappelons que l’Erythrée est l’un des pays les plus fermés au monde. Le régime en place est très répressif contre toute forme de liberté. Il n’est pas rare que les journalistes soient emprisonnés voir assassinés en Erythrée, où la presse est muselée. Selon le classement de Reporters sans frontière, sur le baromètre de la liberté de la presse, ce petit pays d’Afrique de l’Est se situe parmi les derniers dans le classement. Chaque année des centaines d’Erythréens tentent de fuir leur pays pour regagner l’Europe. Ils n’hésitent pas à embarquer dans des bateaux de fortune, au péril de leur vie.