TotalEnergies en Afrique de l’Est : une expansion stratégique vers l’hydroélectricité


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TotalEnergies élargit son impact en Afrique de l’Est par l’acquisition de projets hydroélectriques, soulignant son engagement envers la transition énergétique.

Le géant pétrolier français, TotalEnergies, a récemment fait un grand pas vers la diversification de son portefeuille énergétique en acquérant un ensemble de projets hydroélectriques en Afrique de l’Est. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer la présence de la société dans la région et à contribuer à la transition énergétique du continent.

Détails de l’acquisition

TotalEnergies a signé un accord avec la compagnie norvégienne Scatec pour acquérir 100% de sa filiale SN Power, qui détient des participations dans plusieurs projets hydroélectriques en Afrique. Parmi ces projets, on compte des participations minoritaires dans deux développements au Rwanda (260 MW) et au Malawi (360 MW). L’acquisition la plus significative concerne la centrale hydroélectrique de Bujagali en Ouganda, où TotalEnergies a obtenu 28,3% des parts. Cette centrale, avec une puissance de 250 MW, est cruciale pour le pays, fournissant plus de 25% de la demande en électricité de pointe de l’Ouganda.

Malgré les critiques liées à ses activités pétrolières, TotalEnergies insiste sur son engagement envers la transition énergétique. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a exprimé sa satisfaction de s’engager dans l’hydroélectricité en Ouganda, soulignant que cette initiative s’inscrit dans le désir de la société de contribuer à la transition énergétique de l’Afrique. Cette acquisition est un complément aux projets existants de TotalEnergies, comme la centrale hydroélectrique Mphanda Nkuwa au Mozambique, qui devrait produire 1,5 GW d’ici 2031.

Le contexte controversé des projets pétroliers

Cependant, l’engagement de TotalEnergies en Afrique de l’Est ne se limite pas à l’hydroélectricité. Le groupe poursuit également un méga-projet pétrolier en Ouganda, impliquant le forage de 419 puits, dont un tiers dans le parc naturel des Murchison Falls, une réserve de biodiversité majeure. Ce projet a suscité de vives contestations de la part des associations environnementales et de défense des droits humains. Un oléoduc de près de 1 500 kilomètres est prévu pour transporter le pétrole depuis les gisements du lac Albert jusqu’au port de Tanga en Tanzanie, accentuant les préoccupations environnementales.

Les grands producteurs pétroliers, dont TotalEnergies, sont sous pression pour diversifier leurs portefeuilles énergétiques et investir davantage dans les énergies renouvelables. Néanmoins, les investissements verts restent parfois marginaux par rapport aux activités traditionnelles. Par exemple, Shell a récemment renoncé à plusieurs projets d’énergie renouvelable, jugés trop peu rentables. Cette tendance met en évidence les défis auxquels sont confrontées les super majors pour atteindre leurs objectifs de zéro carbone d’ici 2050.

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