Torture en Guinée : la junte épinglée


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Arrestations arbitraires, intimidations, tortures… La section guinéenne de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (RADDHO) a publié, la semaine dernière, un communiqué dans lequel, elle dénonce des violations graves des droits humains. La torture serait largement pratiquée par l’armée dans le sinistre camp de détention de l’Ile de Kassa.

Notre correspondant en Guinée

La section guinéenne de la RADDHO dénonce, dans un communiqué publié le 6 août, «les arrestations dans les rangs de l’armée et la pratique de la torture dans le sinistre camp de detention situé à l’Ile de Kassa au large de Conakry, la capitale s’intensifient : c’est le cas de certains officiers proches de l’ancien président Lansana Conté et de ceux arrêtés suite au présumé coup d’Etat manqué qui a avorté le voyage du chef de la junte en Libye. »

Le rapport donne quelques noms : les colonels Soriba Yansané, David Sylla, et Fodé Vivas Sylla. Les capitaines Alama Kéita, Mamadou Sylla, Ibrahima Sory Bangoura. A ceux-ci, s’ajoutent le Lieutenant Ibrahima Kindia Barry. Les sous-lieutenants Alpha Oumar Diallo, Hasmiou Pendessa ; le Sergent chef Moussa Sylla. Selon Mamady Kaba, le président de la section guinéenne de la RADDHO, ces officiers ont été transférés dans la nuit du 2 août sur l’Ile de Kassa, un autre lieu de torture dénoncé à l’époque par l’ancien président de la première législature multipartite, El hadj Boubacar Biro Diallo.

Le rapport fustige également les propos outrageants du capitaine Moussa Dadis Camara à l’encontre des diplomates en poste à Conakry. C’est le cas de l’ambassadeur d’Allemagne sur lequel, le chef de l’Etat guinéen a élevé la voix lors d’une rencontre publique télévisée à Conakry.

Vu « la concentration des ressources et avantages liés à la détention arbitraire du pouvoir entre les mains d’une minorité de militaires proches du président » avec son cortège de frustrations, la RADDHO redoute une implosion aux conséquences dramatiques pour le pays. Le retour à l’ethno-stratégie et à l’achat des consciences, poursuit, la RADDHO, ne sont pas des signes à prouver le retour à une vie constitutionnelle normale.

Les bons points

En revanche, la RADDHO félicite la junte pour les résultats obtenus dans la lutte contre le narco trafic et le grand banditisme. Elle l’encourage à étendre cette lutte aux membres du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) soupçonnés d’implication directe ou indirecte dans ces agissements.

Elle se réjouit de la déclaration du royaume d’Espagne au nom de l’Union européenne relative à l’absence de tout obstacle financier et matériel pour la tenue des élections démocratiques conformément au chronogramme établi par les forces vives. Elle invite la junte à tenir ses engagements relatifs au chronogramme.

Aussi, la RADDHO appelle les organisations sous- régionales, régionales, les nations unies, à durcir leur position pour contraindre la junte à faire des progrès allant dans le sens du retour à la vie constitutionnelle.

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