Le marché de Dantopka, situé dans la capitale économique du Bénin, Cotonou, est connu de la plupart des commerçants de l’Afrique de l’Ouest et voire même de l’Afrique centrale. Tout le monde vient faire des affaires sur le plus grand marché de la sous-région.
Situé en bordure du lac Nokoué sur sa rive ouest, à l’entrée du nouveau pont de Cotonou qui sépare le Nord et le Sud de la capitale économique béninoise, vous ne pouvez manquer le célèbre marché de Dantopka (communément appelé Topka). Sa renommée est sous-régionale voire internationale. Sous-régionale, parce que nombre de commerçants d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Mali, Burkina Faso, Niger, Côte d’Ivoire) et d’Afrique centrale notamment du Cameroun, se retrouvent sur ce grand marché pour y faire des affaires.
On y trouve des produits vivriers, des produits artisanaux et des biens manufacturés. En somme tout ce qui peut être acheté ou vendu. La plupart des vendeurs de Dantopka sont des femmes. Elles sont spécialisées dans les tissus imprimés, les produits cosmétiques, les liqueurs, les produits agricoles bruts ou transformés. Ce qui fait de Dantopka, un des pôles majeurs d’attraction sous-régionale est surtout le commerce de tissus imprimés, le célèbre wax hollandais.
Outil d’intégration
Les commerçants nigérians viennent s’y approvisionner. Les femmes camerounaises et ivoiriennes, dit-on, apprécient Topka pour la qualité des bijoux. Modèle d’intégration sous-régionale, le célèbre marché est également une véritable plate-forme commerciale où s’échange au noir, le naira, la monnaie nigériane. Dantokpa signifie en langue fon (langue locale la plus parlée au Bénin) « sur les bords de la lagune de Dan « . Dan est, selon les croyances animistes béninoises, une divinité représentée par le serpent, dieu de la prospérité et de l’abondance. Un fétiche dont l’autel se trouve encore au sein du marché.
Ce grand complexe, initialement de 13 hectares construit en 1963, atteint aujourd’hui 18 hectares et envahit les habitations avoisinantes. Il est géré par la Société de gestion des marchés (Sogema), un organisme qui dépend du ministère béninois de l’Intérieur. Il a succédé à l’ancien marché Tokpa situé près de l’ancien pont. Il est constitué d’un grand bâtiment principal de 66 m sur 44 sur trois niveaux et de 1 100 places constituées de « boxes » à louer et de boutiques. Se greffent à l’édifice principal des hangars et « apatams » (petites paillotes) construits par les vendeurs de produits vivriers qui offrent près de 5 000 places. De par l’affluence que connaît le marché, des problèmes de sécurité se posent inévitablement ainsi que des problèmes de salubrité. Cela ne nuit pourtant en rien à sa vocation sous-régionale.