Kimona Meso, c’est le nom du premier opus de l’artiste congolais Top-One Frisson. Il mêle le ndombolo à la rhumba, le Rnb au zouk, le soukouss, avec des voix multiples. Kimona Meso signifie « ce que l’oeil a vu ». Alors regardons dans l’œil de Top-One Frisson : un artiste pluriel et talentueux !
Il a choisi un nom qui frissonne… Un nom dont Top-One Frisson veut qu’on se rappelle. Sa première scène, c’était en 1987 au Congo. Dix ans plus tard, Top-One Frisson s’installe en France et intègre le groupe Jeunes Premiers, avec lequel il fera deux albums, dont Prémillénium. Il lui vaudra une nomination dans la catégorie de meilleur groupe aux Tropic’s Awards 2000 dans son pays. Il a aussi cofondé le groupe Effo Perso et effectué plusieurs tournées dans le monde. En 2003, il décide de se lancer dans une aventure solo. Mais pas tout à fait, puisqu’il fait appel à ses complices de toujours : Anofela, Kaysha, Teeyah, Elizio, Lamine, RCFA ou encore Yondo Sister.
Afrik.com : Quel a été le déclic pour réaliser cet opus Kimona Meso ?
Top-One Frisson : C’était en 2003, après une tournée aux Etats-Unis. J’ai été contacté par plusieurs producteurs pour réaliser un album. Et Providence Niazaire, mon producteur, s’est rendu compte qu’il était temps pour moi de faire mon album après le succès du morceau On dit quoi ? en featuring avec Kaysha.
Afrik.com : Sur cet album, il y a plusieurs colorations musicales, du ndombolo, du zouk…
Top-One Frisson : L’album se compose effectivement de ballades musicales et Kimona Meso est un titre vraiment symbolique qui témoigne d’une certaine maturité. Il était temps pour moi de faire cet album et je voulais qu’il soit pluriel pour toucher le maximum de personnes. Je voyage beaucoup et j’ai côtoyé plusieurs cultures, alors je reste toujours dans l’ouverture. Pour moi, c’est ça la mondialisation ! Que ma musique puisse voyager aux quatre coins du monde. Sur le morceau Na Yo, Teeyah est en featuring et sur To Leki Bango, ce sont Kaysha et Anofela qui m’accompagnent. On nous appelle d’ ailleurs les trois musketeeres ( rires). La chanson veut simplement dire que nous sommes les meilleurs…
Afrik.com : Vous parlez beaucoup d’amour dans cet album et il y a aussi ce côté très spirituel qu’on entend dans certaines chansons…
Top-One Frisson : Je pense qu’on ne peut pas vivre sans Dieu. C’est grâce à lui que j’ai l’inspiration et chaque jour, il nous renouvelle le souffle de vie. A titre d’exemple, le titre Apocalypse apocalyptique fait référence à la fin des temps. Je m’efforce de respecter les principes de Dieu et d’en parler dans mes chansons. Parce que le jour où il m’interrogera, j’aimerais qu’il dise : lui au moins, il a essayé ( rires). L’amour c’est très important parce que nous les artistes, cela nous encourage beaucoup. C’est d’ ailleurs pour cela que le morceau C’ yo, « C’est toi ! » rend hommage à la femme de la vie de tout homme.
Afrik.com : Kalumba est aussi un morceau plus engagé ?
Top-One Frisson : Oui, cela veut dire « Unissons nous !» en langue kizombo, un dialecte qu’on parle en Angola. Vous savez, nous les Noirs, nous sommes toujours divisés. Malheureusement pour nous, on ne veut pas voir l’autre réussir. Alors j’essaye d’exhorter mes frères à l’union à travers ce morceau. Dans Do it for me, je lance un appel au peuple africain afin qu’il puisse s’unir. Il y a aussi Asman Allé qui est un clin d’œil au peuple mahorais. J’ai souvent été à Mayotte, donner des concerts. C’est un public très chaleureux qui m’accueilli à chaque fois. Le titre veut dire « Etes-vous là ? ». C’est Kaysha qui a composé ce morceau, avec Anofela et Dax Achille est en featuring.
Afrik.com : Souvent dans la musique, vous citez les grands animateurs de Radio, est-ce inévitable ?
Top-One Frisson : On appelle ça les « Mabanga » ! C’est un système de clins d’œil et de dédicaces qui se pratique couramment dans la musique congolaise et africaine en général. Aujourd’hui, le phénomène touche aussi le Rap. Disons que c’est amusant…
Afrik.com : Parlez-nous de tes collaborations musicales, et des artistes avec qui tu as travaillé ?
Top-One Frisson : J’ai commencé ma carrière artistique très jeune au Congo. Feu Père Kunzi Dick-Lazare était mon parrain lorsque je débutais. Ici en France, j’ai collaboré avec pas mal d’artistes. J’ aimerais citer Ray Lema qui m’ a beaucoup conseillé, Yondo Sister qui m’ a enseigné sa philosophie , Sakis, Danny Engombo, Kaysha, Anofela, Effo perso, Teeyah et bien d’autres…
Afrik.com : Vous avez également fait beaucoup de tournées et de scènes dans le monde ?
Top-One Frisson : La vie d’un artiste, ce sont les tournées. Sans prétention aucune, j’ai presque fait le tour de la planète. C’est pourquoi je souhaite que mon album voyage comme moi. Lorsque je fais des scènes, j’aime que tout le monde se reconnaisse dans mes chansons.