Tombouctou, l’une des principales villes du nord-Mali sous occupation armée depuis le mois de mars est en danger. Le Comité pour le patrimoine mondial de l’Unesco réuni le jeudi 28 juin à Saint Petersburg en Russie, vient d’inscrire la cité des 333 saints ainsi que le tombeau des Askia à Gao sur la liste du Patrimoine mondial en péril. L’UNESCO veut ainsi alerter la communauté internationale sur les dangers qui planent sur la ville mythique.
La communauté internationale se mobilise pour sauver Tombouctou face aux menaces qui planent sur la perle du désert. La cité des 333 saints vient d’être inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril. Par cet acte l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture accepte ainsi la requête du gouvernement malien. Outre Tombouctou, le Tombeau des Askia, situé à Gao, est aussi inscrite sur la liste du Patrimoine mondial en péril. Selon l’Unesco certains objets, notamment quelques vieux manuscrits, auraient été volés et envoyés à l’étranger par plusieurs groupes de trafiquants.
Menaces intégristes
L’organisation onusienne alerte ainsi la communauté internationale sur le risque de trafic des objets culturels de ces sites. Depuis mars 2012 plusieurs monuments dont un mausolée y ont déjà été profanés par les fondamentalistes religieux, les nouveaux maitres de la ville. Une cité religieuse située en plein cœur du Sahara. Elle a été un des grands centres intellectuels de l’islam abritant notamment trois mosquées. Elle héberge également quelque 700.000 manuscrits anciens conservés dans 60 bibliothèques privées. Tombouctou inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1988 contient aussi de nombreux exemples d’architecture ancienne, à base essentiellement de boue et de bois.
Quant au Tombeau des Askia, il est inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 2004. Le site qui symbolise la puissance de l’empire sonrai, l’un des quatre grands de la boucle du Niger a été édifié en 1495 dans la région de Gao. Il comprend notamment un tombeau pyramidal et une mosquée. La préservation de ces deux sites est l’une des priorités d’Irina Bokova la directrice de l’UNESCO. Elle avait demandé l’envoi d’une mission au Mali, en mai dernier, afin d’envisager les différents moyens de travailler avec les autorités afin de préserver ces deux sites.
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