L’armée française a passé le relais à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) à Tombouctou. Ce sont les forces burkinabè qui se chargeront désormais de commander les opérations dans la cité des 333 saints, ancien fief d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Tombouctou passe entièrement sous le contrôle de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). L’armée française laisse ainsi aux forces burkinabè le contrôle de la zone.
« Les soldats français étaient 450 à Tombouctou, ils sont remplacés par 650 Burkinabè, arrivés il y a deux semaines. Deux semaines pendant lesquelles la passation a été organisée », rapporte RFI. « La première chose était d’accueillir nos frères d’armes, de leur montrer le dispositif que nous avions pris pour la sécurité de l’aéroport puis de la ville de Tombouctou avec l’armée malienne. Ensuite, pour ce qui est de la sécurité de la ville, nous avons participé avec eux et avec les forces armées maliennes à des patrouilles conjointes, pour leur montrer les quartiers et un certain nombre de choses », explique à la radio le Capitaine Dorian, officier-adjoint de l’escadron français d’aide à l’engagement.
Pourtant la situation sécuritaire à Tombouctou, reste déplorable. La ville de Ber, une localité malienne située près de Tombouctou, est tombée dimanche 21 avril dans les mains du Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA). Et, début avril, des affrontements entre jihadistes infiltrés et les soldats maliens ont fait plusieurs morts.
L’ancien fief d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) n’est, donc, pas totalement sécurisé. Malgré ce contexte tendu, le commandant Gilles, le chef du bataillon burkinabè de Tombouctou, est optimiste. « La tâche n’est pas impossible même si elle est grande. Nous avons les capacités aussi bien personnelles que matérielles pour accomplir notre mission. En liaison avec la force Serval et nos frères maliens, nous allons être en mesure d’accomplir notre mission ici, rassurer la population et pouvoir contrer toutes sortes de menaces qui pourraient se présenter dans la ville », confie-t-il à RFI.
L’armée française a repris, le 28 janvier, aux terroristes d’Aqmi la ville de Tombouctou. La ville classée patrimoine mondial en péril par l’Unesco était contrôlée pendant neuf mois par les jihadistes qui lui ont amputée de ses monuments saints et autres mausolées.
La France passe progressivement le relais à ses alliés avant de se retirer définitivement du Mali, fin janvier 2013 -un millier d’hommes resteront au Mali. Hormis Tombouctou, l’armée française a cédé au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) le contrôle de Kidal.