La population de Goma se rend à l’évidence aux premières heures du jour en ce lundi 27 janvier 2025 : la ville est passée sous le contrôle du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo, la coordination des rebelles dirigée par Corneille Nangaa. Que l’appui de militaires rwandais ait été décisif ou non, Goma est de fait tombée.
Les informations en provenance de Goma reçues au cours de la nuit de dimanche à lundi ne laissent pas place au doute : les images montrent les éléments du M23 progressant dans la ville à la lumière de l’éclairage public. Plusieurs éléments confirment cette situation et permettent d’affirmer que la capitale du Nord-Kivu est à 75% occupée par les rebelles.
Tout d’abord les 140 mercenaires roumains engagés pour défendre la ville se seraient rendus dès dimanche 26 après-midi.
Par ailleurs, les forces de la MONUSCO se sont repliées dans leur base proche du Lac Kivu et ont cessé le feu face à l’offensive. Elles n’ont pas engagé de bataille rangée contre les assaillants. Telle n’était pas non plus leur mission.
Les soldats Burundais présents à Goma ont entrepris de rejoindre Bukavu et les 2900 soldats Sud-africains qui étaient à Saké ont également cessé le feu. De fait cette guerre n’est pas la leur.
Les coups de feu épars qui se font entendre dans certains quartiers de la ville proviennent d’éléments isolés des FARDC ou des Wazalendos qui ne sont pas parvenus à former un front défensif face à l’avancée des troupes rebelles.
Goma tombée quasi sans combats
Il faut noter que le Gouvernorat militaire de Goma aurait lui-même quitté la ville dès dimanche 26 janvier, vraisemblablement pour Bujumbura au Burundi d’où il devrait rejoindre Kinshasa par avion.
En ce petit matin du 27 janvier, un quart de la ville au Sud, reste à peu près contrôlé par les FARDC, formant une sorte de couloir humanitaire.
Le sort de Goma, dans ce progressif basculement du Nord-Kivu sous le contrôle des rebelles armés du M23 et de l’AFC, semble donc définitivement joué. Comme en 2012, Goma est tombée quasiment sans combattre. Une chance pour la population qui, au moins, n’a pas été décimée par des combats de rue meurtriers.