Togo : les élections reportées sine die


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Le Président togolais, Faure Gnassingbé, lors d'élections
Le Président togolais, Faure Gnassingbé, lors d'élections

Initialement prévues le 20 avril, les élections législatives et régionales au Togo sont reportées à une date ultérieure, selon une annonce faite par la Présidence togolaise, hier.

Alors que le Togo devait organiser des élections législatives et régionales le 20 avril, le gouvernement a décidé de les reporter à une date ultérieure. Un report qui, dit-on, vise à mener des «consultations» sur le projet de réforme constitutionnelle, adopté fin mars et qui fait l’objet d’une vive contestation.

«Le gouvernement procèdera à un léger réaménagement du calendrier des élections législatives et régionales». C’est ce qu’a indiqué le communiqué de la Présidence, mercredi. Si une nouvelle date n’est pas précisée, le document justifie que cette décision «fait suite à la demande du chef de l’État, Faure Gnassingbé, de procéder à une deuxième lecture de la loi de révision constitutionnelle».

Manipulation de la Constitution pour se maintenir au pouvoir

Laquelle loi avait été «votée le 25 mars en vue d’une nouvelle délibération de l’Assemblée nationale», a expliqué la Présidence. La semaine dernière, les députés togolais avaient adopté une nouvelle Constitution avec un changement important. La réforme en question vise à faire passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.

Le Président Faure Gnassingbé a demandé une deuxième lecture de la loi de révision constitutionnelle. L’opposition et la société civile togolaises accusent le Président de vouloir se maintenir au pouvoir en manipulant la Constitution. L’opposition, la société civile et les évêques catholiques du Togo ont appelé à un dialogue politique inclusif.

Appels à se mobiliser contre la «forfaiture»

Des universitaires, des intellectuels et des artistes ont demandé à Faure Gnassingbé d’arrêter le processus de réforme et de se mobiliser contre la «forfaiture». Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, Gnassingbé Eyadéma, qui dirigeait le pays depuis 1967. Le successeur de la famille Gnassingbé a déjà effectué quatre mandats en tant que président de la République.

La Constitution révisée en 2019 permet au Président togolais de se représenter en 2025. Signalons que le report des élections et la contestation de la réforme constitutionnelle créent un climat d’incertitude au Togo. Selon certains observateurs, le dialogue politique inclusif pourrait aider à trouver une solution apaisée à la crise politique togolaise.

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