Le Togo et ses partenaires lancent une vaste campagne de prévention du cancer du col de l’utérus. Ils procèdent à l’introduction du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) dans la vaccination de routine.
2 millions de femmes à risque de développer le cancer du col de l’utérus
Le Togo a décidé d’introduire le vaccin contre le papillomavirus humain (VPH) dans sa vaccination de routine. Dans son action, Lomé est accompagné par des partenaires comme l’Alliance du vaccin (Gavi), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). D’autres partenaires locaux, notamment la Croix Rouge togolaise, la société civile (POSCVI) et le secteur privé de la santé prennent aussi part à cette campagne d’envergure.
Avant cette introduction, une campagne de rattrapage avait été menée pour les filles âgées de 9 à 14 ans. Elle s’était déroulée du 27 novembre au 1er décembre 2023 et concernait plus de 650 000 filles. Le Togo a décidé d’agir en toute urgence compte tenu de la menace pressante sur les femmes et filles du pays. En effet, il a été établi, en 2022, que dans le pays, près de deux millions de femmes en âge de procréer étaient à risque de développer le cancer du col de l’utérus.
Accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus
« Le cancer du col de l’utérus est le 2ème cancer chez la femme après le cancer du sein, au Togo. Annuellement, on estime à 595 le nombre de femmes ayant le cancer du col de l’utérus dont 417 décès. Il est important de prévenir cette maladie chez la jeune fille. D’où la nécessité de faire cette campagne de rattrapage et d’introduire ce vaccin dans la vaccination de routine », insiste le Professeur Moustafa Mijiyawa, ministre togolais de la Santé.
« L’OMS reconnaît l’ampleur du cancer du col de l’utérus et des autres maladies associées au papillomavirus humain en tant que problèmes de santé majeure. C’est pourquoi elle s’est engagée depuis 2020 à accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus aux côtés de 194 pays à travers le monde. L’OMS félicite le Togo qui s’apprête à introduire le vaccin contre le Papillomavirus humain dans la vaccination de routine », a de son côté, indiqué Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo, Représentante résidente de l’OMS au Togo.
« Protéger une génération entière des ravages causés par ce cancer »
L’OMS a assuré de son engagement à fournir le soutien nécessaire à la mise en œuvre des programmes nationaux de prévention du cancer du col de l’utérus. Pour sa part, l’UNICEF estime que « le succès de cette introduction du vaccin contre le VPH requiert l’utilisation des stratégies existantes et innovantes de communication et de changement social et comportemental en tenant compte du contexte socio-culturel du pays ».
« Les adolescentes du Togo vont pouvoir dorénavant bénéficier de la protection dont elles ont besoin pour vivre à l’abri du cancer du col de l’utérus »
« Avec ces premières mesures visant à protéger une génération entière des ravages causés par ce cancer, les adolescentes du Togo vont pouvoir dorénavant bénéficier de la protection dont elles ont besoin pour vivre à l’abri du cancer du col de l’utérus ». C’est ce qu’a déclaré Thabani Maphosa, directeur de l’implémentation des programmes pays de Gavi, l’Alliance du Vaccin.
« Sauver la vie de nombreuses femmes »
L’UNFPA relève que la vaccination contre le papillomavirus humain « nous offre une opportunité de concrétiser notre combat de lutte contre le cancer du col et ainsi sauver la vie de nombreuses femmes ». Le VPH est une infection sexuellement transmissible qui est la cause principale du cancer du col de l’utérus. Le Togo fait partie des premiers pays d’Afrique de l’Ouest à proposer ce vaccin à tous les enfants de 11 ans.
Le cancer du col de l’utérus est une maladie évitable, mais aussi guérissable s’il est détecté tôt et traité de manière appropriée. L’OMS a mis en place une Stratégie mondiale pour accélérer son élimination présentée en trois étapes : la vaccination, le dépistage et le traitement. Gavi et ses partenaires ont lancé un nouveau plan ambitieux visant à vacciner 86 millions de jeunes filles, d’ici à 2025.
Papillomavirus, l’infection virale la plus courante de l’appareil génital
Cette campagne vise à protéger davantage de jeunes filles contre le cancer du col de l’utérus au niveau mondial, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En Afrique 27 pays sur 47 ont introduit le vaccin contre le VPH. En Afrique de l’Ouest outre le Togo, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone, le Cap-Vert, le Nigeria, la Mauritanie, la Gambie ont déjà rejoint ce vaste programme.
Le papillomavirus humain est l’infection virale la plus courante de l’appareil génital. La maladie touche la plupart des hommes et des femmes qui ont une activité sexuelle. Le VPH se transmet au cours des rapports sexuels, même sans pénétration. Il suffit tout juste d’un contact génital pour transmettre la maladie. Si les types de VPH sont nombreux, les infections disparaissent généralement sans aucune intervention, en quelques mois. Une faible proportion peut évoluer vers un cancer.