Togo : le parti au pouvoir triomphe aux élections sénatoriales


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Faure Gnassingbé
Faure Gnassingbé

L’Union pour la République (UNIR), parti au pouvoir au Togo, a largement dominé les premières élections sénatoriales du pays, selon les résultats provisoires annoncés dimanche.

Le parti présidentiel a remporté 34 des 41 sièges en jeu. Il laisse ainsi seulement sept sièges à l’opposition. Parmi les formations adverses, seul le parti BATIR a réussi à obtenir deux sièges.

Un scrutin sous haute tension

Les élections se sont tenues le samedi 15 février, avec un corps électoral composé de 1 706 grands électeurs. Il s’agit essentiellement des conseillers municipaux et régionaux répartis dans 39 circonscriptions électorales à travers le pays. Ce scrutin indirect constitue une étape importante dans la mise en place du nouveau Sénat togolais. Celui-ci qui comprendra au total 61 membres. En plus des 41 sièges élus, 20 autres seront nommés directement par le président de la République pour cette première législature.

Une réforme constitutionnelle controversée

La mise en place du Sénat marque l’aboutissement d’une réforme constitutionnelle majeure, vivement contestée par l’opposition. Promulguée en mai par le président Faure Gnassingbé, cette nouvelle Constitution transforme le régime politique en un système parlementaire. Le chef de l’État, désormais une fonction honorifique, sera élu par les députés et sénateurs. Le pouvoir effectif reviendra au président du Conseil, issu du parti majoritaire à l’Assemblée nationale.

Cette réforme permet à Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de préserver son influence en accédant potentiellement à la tête du Conseil des ministres. L’opposition et plusieurs organisations de la société civile dénoncent un stratagème visant à contourner les limites de mandat prévues par l’ancienne Constitution. En signe de protestation, plusieurs grands partis de l’opposition, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et les Forces démocratiques pour la République (FDR), ont boycotté le scrutin.

Vers une stabilité politique ou un verrouillage du pouvoir ?

Si le camp présidentiel affirme que la réforme apporte plus de représentativité et de stabilité au pays, ses détracteurs y voient une consolidation du pouvoir entre les mains de l’UNIR. Avec une Assemblée nationale déjà largement dominée par le parti présidentiel (108 sièges sur 113), le nouveau Sénat renforce encore davantage cette hégémonie.

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