Le secteur cotonnier en chute libre depuis deux ans pour cause de faibles pluies fait appel aux ingénieurs israéliens afin de relancer le secteur. Pour palier le manque de pluie qui fait chuter la production de coton, la Société togolaise de coton (Sotoco) a décidé de faire appel à la technologie israélienne.
Lundi dernier le président de la République Gnassimbé Eyadema a reçu dans son palais une délégation d’experts israéliens afin d’étudier les modalités de cette collaboration.
Les technologies de l’Etat hébreu ont déjà séduit les décideurs politiques sénégalais, espagnols, haïtiens ou chinois en matière agricole. Tous reconnaissent à ce pays qui a su faire fleurir le désert, une compétence unique au monde dans le domaine de l’agriculture en zone aride.
La fertigation : remède miracle
Le génie des agronomes israéliens tient en un mot : la » fertigation « , contraction d’irrigation et de fertilisation. Elle s’attache à fournir à chaque espèce de plante des besoins adaptés, selon les variations en intensité et en nature des besoins nutritionnels en fonction du cycle de croissance de la plante. Il a été ainsi été établi, par exemple, que dans leur premier cycle de développement, les plantes avaient un besoin accru en phosphores afin d’assurer le développement des racines. Dans leur phase de maturité, elles demandent plutôt un fort apport en potassium pour améliorer la qualité de leurs fruits. La fertigation consiste presque en un repas à la » petite cuillère « , tenant compte des besoins à chaque étape de la croissance de la plante.
Ce partenariat avec les ingénieurs agronomes israéliens constitue un tournant culturel pour l’agriculture togolaise. Une agriculture dite » pluviale » qui fondait son succès sur la quantité des précipitations. Fort de cette technologie, le Togo pourrait assurer » 5 à 6 tonnes de coton à l’hectare » a assuré le chef de la délégation israélienne, Chaim Jogev, cité par l’agence PANA. Les autorités espèrent également que cet appui technique participera à la motivation des exploitants. Qui en ont bien besoin. La production nationale a chuté de 43 000 tonnes en un an, passant de 187 703 tonnes de coton-graine en 1998-1999 à 133 952 tonnes en 1999-2000.