Togo : la DMP tourne le dos aux sénatoriales historiques


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Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la DMP
Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la DMP

Au Togo, les premières élections sénatoriales prévues pour février 2025 suscitent une vive controverse. Le pays s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la mise en place des institutions de la Vème République. Dans ce contexte, la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), principale plateforme d’opposition, annonce qu’elle boycottera ce scrutin.

La DMP dénonce un « coup d’État constitutionnel » et accuse le pouvoir de manipulation électorale. Elle justifie son refus de participer à ce qu’elle considère comme un processus antidémocratique et budgétivore.

Un rejet ferme du Sénat de la Vème République

La DMP, représentée par sa coordinatrice Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, critique vivement la mise en place des institutions de la Vème République. Selon elle, ces sénatoriales, censées élire 40 sénateurs au suffrage indirect et permettre la nomination de 20 autres par le président Faure Gnassingbé, ne sont qu’une façade démocratique. Par conséquent, la plateforme estime que cette nouvelle chambre parlementaire, au rôle principalement honorifique, est inutile et ne servira qu’à consolider le pouvoir en place.

Fraudes électorales et illégitimité de la CENI

D’une part, la DMP ne mâche pas ses mots envers la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). D’autre part, elle l’accuse d’être illégitime et de violer les dispositions du code électoral en vigueur. En effet, selon la plateforme, cette institution ne reflète pas la composition actuelle de l’Assemblée nationale, dominée par le parti au pouvoir. Ainsi, pour la DMP, toute élection organisée sous l’égide de cette commission serait entachée de suspicion.

Un contexte économique défavorable aux élections

De surcroît, au-delà des considérations politiques, la DMP pointe du doigt la crise économique qui frappe durablement les Togolais. En raison de l’inflation galopante, marquée par des hausses spectaculaires des prix des produits de première nécessité, l’opposition considère que le moment est mal choisi pour organiser les élections. À ce titre, cette position reflète un malaise social profond, exacerbé par des politiques jugées déconnectées des réalités du terrain.

Un appel à la restauration de la souveraineté populaire

Pour toutes ces raisons, la DMP appelle à un retour à la Constitution de 1992, symbole d’une souveraineté populaire mieux respectée. Ainsi, elle invite les Togolais à rejeter massivement les institutions de la Vème République. Elle les qualifie de « coup d’État constitutionnel ».

En définitive, en refusant de participer aux sénatoriales, la DMP espère incarner une alternative crédible face à un système politique qu’elle estime verrouillé. Cependant, le boycott de cette opposition sera-t-il suffisant pour ébranler le processus enclenché par le régime en place ?

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