Depuis le 26 mai dernier, Environnement Plus, une organisation non gouvernementale togolaise s’est fixé comme objectif de préserver l’environnement et de lutter contre l’insalubrité publique. Les habitants de Lomé sont incités à collecter les sacs plastiques et emballages qui jonchent le sol contre une somme d’argent.
Dans les rues de la capitale togolaise, les sacs plastiques noirs ou blancs qui jonchent le sol sont monnaie courante. Les tuyaux de canalisation et les égouts s’en retrouvent encombrés, la faune maritime menacée et les zones agricoles polluées après décomposition. Pour mettre fin à ce triste spectacle, une organisation non gouvernementale (ONG), Environnement Plus, a lancé le 26 mai une opération de collecte des déchets plastiques d’un nouveau genre. Ce sont les habitants qui ramassent ces détritus et qui les vendent à l’ONG. Munis de piquets métalliques, les collecteurs sillonnent la ville. Le tarif au kilogramme est fixé à 75 FCFA, soit 11,4 centimes d’euro. Des lots comme des télévisions peuvent également être remportés pour inciter la population à participer activement à cette action financée par le ministère togolais de l’Environnement et la mairie de Lomé. Sept points de collecte existent déjà dans la capitale togolaise et sa proche banlieue parmi lesquels Shell Togbato, Gbossimé, Nukafu, Bè, Togblékopé et d’Adétikopé. Les déchets sont ensuite recyclés, par d’autres structures, enfouis ou détruits par incinération.
Sensibiliser la population
Depuis le lancement de l’initiative, Environnement Plus a récolté 1,135 tonnes en moyenne de déchets plastiques, explique Erick Maganama, chargé de programme de l’ONG. Avant, les sachets plastiques étaient habituellement jetés à la sortie des magasins. Selon l’association Pour un Avenir Ensoleillé (PAE), chaque année, les habitants de Lomé utilisent plus de trois milliards de sacs plastiques. Une consommation considérable d’autant que la gestion des ordures n’est pas encore un réflexe. Au-delà de la simple collecte de déchets, l’initiative a pour objectif de sensibiliser la population à cette problématique.
L’engouement est tel que les équipes de l’ONG peinent à répondre aux habitants des quartiers où les points de collecte ne sont pas encore organisés. D’après Erick Maganama, le petit pécule que la population tire de cette activité n’est pas sans lien avec la réussite de l’initiative: « certains arrivent à gagner un peu de sous », souligne-t-il. De plus, la perspective d’une ville débarrassée de cette pollution est une motivation supplémentaire pour les habitants de Lomé.
Cette opération n’en est qu’à sa phase de lancement mais il est déjà envisagé, à terme, que les sacs plastiques fassent place à des emballages moins polluants.