Gilchrist Olympio, leader L’Union des forces de changement (UFC), principal parti d’opposition togolais, a annoncé jeudi, avoir conclu un accord avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT) au pouvoir, pour former un gouvernement d’union nationale. L’accord, qui fait suite aux élections contestées du 4 mars dernier, prévoit sept postes ministériels pour l’UFC. Un « engagement historique » selon Gilchrist Olympio.
Eyadéma et Olympio, la main dans la main dans un même gouvernement ? Il y a quelques semaines seulement cette éventualité était inenvisageable. C’est pourtant chose faite. Gilchrist Olympio, leader de l’Union des forces de changement (UFC), principal parti d’opposition a annoncé, jeudi, avoir signé un accord historique avec l’actuel président togolais Faure Gnassingbé, à la tête du Rassemblement du peuple togolais (RPT). Destiné à créer un « gouvernement de redressement national, dans un esprit de partage du pouvoir avec le RPT», si l’on en croit les paroles de M. Olympio recueillies par l’AFP, cet accord signé mercredi, prévoit sept postes (huit selon le Nouvel Observateur) ministériels pour l’UFC. Une première pour le parti créé en 1992 qui n’a jamais participé à un gouvernement au Togo, et un tournant indéniable dans la vie politique du pays. Les noms des personnalités désignées pour occuper ces fonctions n’ont pas encore été dévoilés.
Cette signature fait suite aux élections présidentielles du 4 mars dernier. Fortement contestées par l’opposition et en particulier par Jean-Pierre Fabre, candidat UFC, elles se sont déroulées sous le signe de la fraude électorale. Faure Gnassingbé en est finalement sorti vainqueur avec près de 61% des voix. A la tête du pays depuis 2005, il s’est emparé du pouvoir à la mort de son père qui n’est autre que le dictateur Gnassingbé Eyadéma ayant dirigé le pays pendant 38 ans.
Un conflit intergénérationnel
L’accord a fait l’effet d’une bombe hier, à Lomé. En effet, Gilchrist Olympio est le fils du premier président togolais Sylvanus Olympio, assassiné lors d’un coup d’Etat fommenté par Gnassingbé Eyadéma en personne, en 1963. Un évènement qui avait déclenché les hostilités entre les deux familles. Il semblerait que cette signature symbolise une trêve. Gilchrist Olympio a affirmé, lors de la conférence de presse qu’il a donnée à son domicile, en présence de l’AFP, avoir pris un « engagement historique devant le peuple après avoir longuement réfléchi sur les causes réelles de la crise profonde qui mine (son) pays depuis des décennies ».
Cette entrée de l’UFC dans le gouvernement togolais fait suite à un souhait du président Faure Gnassingbé exprimé à son premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo le 5 mai dernier : discuter et échanger avec l’ensemble des partis pour la formation d’un nouveau gouvernement de « large ouverture politique ». Un nouveau départ pour l’histoire politique togolaise.