Une seconde tentative de Ahoomey-Zunu vouée à l’échec. Ce lundi 10 septembre, le Premier Ministre a encore tenté d’ouvrir le dialogue avec les composantes de la classe politique togolaise. Ces dernières campent sur leurs positions.
(De notre correspondant)
Ahoomey-Zunu a adressé onze invitations à toutes les composantes de la classe politique togolaise, pour l’ouverture d’un dialogue ce lundi 10 septembre. Il a essuyé au moins cinq refus, qui viennent tous des partis considérés comme des poids lourds de l’opposition dont l’ANC, le CAR, la CDPA, l’OBUTS et le PRR. Ces derniers ont boudé la rencontre avec le Premier ministre qui devait porter sur le cadre et le découpage électoral.
L’ANC, l’Alliance Nationale pour le Changement, conditionne sa participation à la mise en œuvre des préalables qu’elle et les autres membres du Collectif Sauvons le Togo (CST) ont posé au gouvernement. Le CST, qui regroupe des organisations de la société civile et des partis politiques de l’opposition, multiplie les manifestations pour notamment réclamer la démission du président Faure Essozimna Gnassingbe ainsi que le report des législatives à juin 2013.
Dans sa lettre-réponse au chef du gouvernement, Le CAR précise que les conditions ne sont pas réunies pour un dialogue devant déboucher sur des solutions aux revendications de la coalition Arc-en-ciel, entre autres la limitation du mandat présidentiel avec effet immédiat.
Le PRR réagit, pour sa part, à cette invitation de Ahoomey-Zunu, par une lettre qu’il adresse à l’Union Européenne et au PNUD.
L’OBUTS, l’organisation pour bâtir dans l’union un Togo Solidaire, pose quant à elle comme préalable, la participation en personne du Chef de l’Etat aux discussions, ainsi que la désignation d’un médiateur international pour la tenue du dialogue.
La démission du président
La CDPA, la Convention Démocratique des Peuples Africains, membre de la Coalition Arc-en-ciel, comme le CAR, s’étonne dans un communiqué que pour de telles discussions, qui engagent l’avenir d’un pays en crise chronique, depuis vingt-deux ans, le gouvernement n’ait pas cru devoir inviter les deux regroupements politiques de l’opposition, en l’occurrence la Coalition Arc-en-ciel et le Collectif Sauvons le Togo. Elle se dit convaincue qu’un engagement clair sur la limitation du mandat présidentiel avec effet immédiat est la seule solution à même d’instaurer un climat apaisé et serein pour des discussions débouchant sur des solutions durables à la crise socio-politique togolaise. Selon la CDPA, les conditions ne sont donc pas réunies pour un dialogue utile. La balle est dans le camp du Président de la République qui, en la matière, a une obligation de résultats.
Le Collectif Sauvons le Togo demande à être invité comme entité au lieu d’inviter des partis politiques. Ce qu’il considère comme un jeu de duplicité pour diviser afin de mieux régner. Pour le CST, s’il faut discuter, il faudra que le dialogue se base sur les conditions de départ du président Faure Gnassingbé du pouvoir, et cela en présence d’un médiateur international.
Cinq partis politiques ont rencontré le Premier ministre
Cinq formations politiques, notamment l’UFC, UNIR, l’Alliance, le PDR, et la CPP, ainsi que deux organisations de la société civile togolaise ; le REFAMP et le GF2D ont toutefois répondu à l’invitation du Premier ministre togolais Ahoomey-Zunu. La séance s’est déroulée en présence de Patrick Spirlet, l’ambassadeur de l’Union européenne au Togo, et de Khardiata Lo N’Diaye, la représentante du PNUD.
« Les portes de la primature restent ouvertes aux partis qui n’ont pas voulu, ou n’ont pas encore répondu à l’invitation au dialogue », a fait comprendre le chef du gouvernement, ce lundi lors de l’ouverture des discussions.
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