Togo : l’inacceptable !


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Drapeau du Togo
Drapeau du Togo

À l’approche du scrutin présidentiel du 1er juin 2003, de graves incertitudes planent sur la paix sociale au Togo. L’ordre qui règne dans le pays est un ordre musclé, une terreur imposée. En faisant modifier la Constitution par une Assemblée fantoche, à six mois des élections, Eyadéma, le dictateur togolais, n’avait à l’esprit que deux objectifs : exclure son principal opposant et s’assurer la présidence à vie, voire instaurer une monarchie républicaine.

La Cour constitutionnelle vient de rejeter définitivement la candidature de Gilchrist Olympio. Motif invoqué : le Président de l’UFC n’a pas fourni d’acte de domiciliation. En effet, conscient des rapports de force brute et de la pusillanimité des partenaires internationaux du Togo, Eyadéma a pu renier sans vergogne ses engagements, et poursuivre sa fuite en avant. Ce simulacre électoral est le prélude à des confrontations avec le régime. Face à cette situation explosive, on s’étonne des demi-mots de Paris. Comment la France peut-elle jouer les Ponce-Pilate après avoir constamment soutenu l’Accord-cadre de Lomé et promis de se prononcer si Eyadéma se déclarait à nouveau candidat ?

C’est inacceptable ! Tel est le sentiment qu’éprouve chaque Togolais désormais, face à cet immense arbitraire d’un tyran, obsédé par le pouvoir et uniquement préoccupé par sa conservation. Mais quand ceux qui détiennent le pouvoir veulent réduire leur peuple, le souverain véritable, en servitude, celui-ci peut s’arroger le droit de se libérer de ses oppresseurs. Face à cette violence inacceptable que subit le peuple togolais depuis quarante ans, la révolte est somme toute légitime et même naturelle. Pour refuser l’indignité.

Face à ces événements inacceptables, les Togolais ne sont pas tenus d’obéir. Eyadéma exerce son pouvoir au-delà des limites de son domaine légitime, dès lors, son comportement pourrait être considéré comme une déclaration de guerre contre le peuple souverain. Et les dernières exactions politico-électorales du général Eyadema pourraient bien, cette fois-ci, embraser la poudrière togolaise.

Karl Gaba

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