La Banque Mondiale a estimé, en 2017, le coût de l’érosion côtière au Togo à 213 millions de dollars. Le bilan s’est alourdi car depuis, la communauté côtière togolaise de Baguida assiste, impuissante, à l’engloutissement de ses maisons par la mer.
Pour les populations togolaises vivant en bord de mer, l’avenir ne présager rien de bon. C’est du moins ce que laisse penser une étude publiée dans la revue Nature Climate Change. D’après cette dernière, d’ici la fin du siècle actuel, plus de la moitié des côtes sablonneuses du Togo seront englouties par la mer. La cause principale du phénomène est la hausse significative des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Face à ce problème, les pays situés dans le littoral atlantique de l’Afrique de l’Ouest sont en première ligne. La preuve est palpable à quelques encablures de Lomé, où il est possible d’observer des bâtiments en ruine, laissés à l’abandon. La mer, en effet, continue inlassablement sa conquête vers l’intérieur des terres.
Quand les flots dictent leur loi
À Baguida, une plage du village de Doevikope, les habitants, habitués depuis des lustres, à avoir l’océan à proximité, s’inquiètent encore plus face à son avancée destructrice. Ils regardent avec impuissance les dernières maisons disparaitre à jamais dans la mer. Une jeune propriétaire de 27 ans dont la maison ne se trouve plus qu’à un pas de la mer se confie : « J’ai trois enfants. Je pense qu’un jour la mer nous prendra par surprise, nous ne saurons pas où aller ». Un autre habitant pas loin de là exprime son ras-le-bol face à la situation : « La mer veut même prendre nos morts ». Ces paroles sont pleines de sens car le cimetière local a déjà été envahi par les flots, au même titre que les terres cultivables et l’aire de jeu de l’école.
A quelques encablures de là, la ville d’Agoué au Bénin a déjà vu disparaitre sous les flots, un certain nombre d’habitations et l’avenir ne s’annonce guère plus reluisant. l’État togolais doit donc redoubler d’efforts dans la lutte contre l’avancée de la mer afin de sauver ce qui reste de ses côtes.